Calokilit

Nathalie lit, Lisa aussi, c'est Calokilit !


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Plaguers – Jeanne A.Debats

Résumé éditeur :
La terre est épuisée écologiquement, les animaux se sont éteints et l’air est à peine respirable. Seul atout de l’humanité : les réacteurs Alyscamps qui puisent l’énergie dans les dimensions non exprimées de la réalité.
Dans ce monde les adolescent sont victimes d’une étrange maladie, la Plaie, qui les rend capables de créer ex nihilo, semble-t-il, toutes sortes de créatures, voire de commander aux éléments.
Le monde les rejette.
Quentin est un Plaguer, sous ses pieds jaillissent des sources, et celle qu’il aime, Illya, fait fleurir les orchidées partout où elle passe. Ils se rencontrent lors de leur incarcération dans la Réserve parisienne…

Mon avis :

Plague en anglais veut dire peste, et donc plaguers pestiférés.

Dans ce futur proche, l’Humanité a détruit la quasi totalité des ressources que la Terre lui donnait, se condamnant elle-même à survivre sur une terre hostile. La réaction de la nature à cette destruction semble être l’apparition des plaies, ces manifestations fantastiques qui touchent une partie de la population à partir de l’adolescence. Quentin et Illya sont de ceux là. Rejetés par tous, souvent même par leurs proches, ils vont devoir apprendre et réapprendre à vivre ensemble et à s’accepter.

Dans ce roman Jeanne A. Debats parle de différence et d’acception  sous toutes ses formes. Les plaguers ne rêvent souvent que d’une chose se faire accepter du monde « extérieur », mais même entre eux ils doivent apprendre à s’accepter. Quentin, par exemple, est plutôt chanceux, produire des sources n’est pas pour lui un très grand handicap. Que dire par contre de Leïla, entourée de serpents, ou d’un adolescent qui peut contrôler les hormones de ses camarades. Les jeunes exclus, accompagnés des Uns et des Multiples (vous découvrirez bien assez tôt qui ils sont), vont finalement avoir un rôle très important à jouer qui bouleversera leur manière de voir leur monde.

Dans l’univers de Plaguers les personnages sont fouillés, rarement tout blanc ou tout noir, l’auteur nous amène à les voir sous des jours différents au fil du roman. Chacun a des choses à apporter aux autres. C’est un très bon roman de science-fiction, mêlant habilement histoire d’amour, mystère et conte sur la différence.  J’ai été tenue en haleine jusqu’à la dernière page.

J’ai du mal à évaluer s’il s’agit plutôt d’un ouvrage pour la jeunesse ou les adultes, il me semble qu’il plaira autant aux ados à partir de 13 ans qu’aux adultes amateurs de fantastique et d’anticipation.

Un très bon moment de lecture.

Lisa


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Kid Jésus – Pierre Pelot

Résumé éditeur :

Sur la Terre d’après le Chaos, il y a de nouveau des maîtres, des riches, et puis il y a les Fouilleurs qui creusent et grattent parmi les ruines.
A la recherche des vestiges d’avant.. On les paye pour ça. Mal. C’est en ces lieux de misère sauvage que surgit Julius Port, l’orphelin perdu, vite surnommé Kid le Maigrichon,. Aussi bon Fouilleur que les autres, mais différent..
Ainsi, sur un chantier, il sauve de la mort un adolescent blessé, Alano…
Ainsi, à des putains venues distraire les Fouilleurs, il parle de révolte. Et il crie qu’eux, les « gratte-sol », ils ont aussi le droit d’ exister !
Drôles de mots dont on se moque mais qu’on n’arrive pas à oublier…
Julius Port se baptise Kid Jésus et Alano ne le quitte plus…

Mon avis :

Attention, ce livre n’est plus édité en version papier, uniquement en numérique (à un prix fort attractif)!

Je n’avais lu qu’une courte nouvelle de Pierre Pelot jusqu’à maintenant, alors que j’en entends parler depuis longtemps. Après avoir lu le résumé de Kid Jésus, j’ai eu envie de me lancer. J’ai été intriguée par l’idée de révolte qui ressort du résumé, et par ce titre, Kid Jésus, alors que le récit ne semblait pas se passer sur Terre.

Julius a grandi dans un monde dévasté où les hommes ne font que survivre et essayer de retrouver leur grandeur passée. Un grand bouleversement a eu lieu réduisant la civilisation quasi à néant. Dans ce monde, il cherche sa place, une manière d’exister. Son destin va changer lorsque, au cours d’une fouille, il va découvrir une vieille cassette à bande magnétique qui retrace la vie Jésus. Ce personnage va le fasciner, peu à peu il va y voir sa planche de salut. Il va prendre la décision de devenir un nouveau messie, d’appliquer les enseignants de la cassette vidéo à sa civilisation.

Le récit s’articule dans deux époques. D’un coté l’âge d’or de Kid Jésus, vu par les yeux d’Alano, son compagnon le plus proche. De l’autre, plus loin dans le temps, Alano, traqué, se confie.

Ici l’univers est très bien construit, très crédible. Le roman est sans concession et ne montre pas forcément l’homme sous son meilleur jour. Néanmoins, Julius et Alano restent des personnages attachants et cette plongée dans leurs esprits torturés m’a tenu en haleine tout du long. L’auteur nous parle de destin, d’amitié, de trahison aussi mais surtout de la force de corruption du pouvoir. Il nous pose cette question : Jusqu’où un homme est-il prêt à aller, qu’est-il prêt à sacrifier pour être reconnu, pour obtenir du pouvoir, une place enviable ?

Même si la fin ne m’a pas vraiment surprise, j’ai eu plaisir à lire jusqu’à la dernière page. Et je compte bien lire d’autres romans de Pierre Pelot.

Lisa


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Le déchronologue – Stéphane Beauverger

Résumé éditeur :
Au XVIIe siècle, sur la mer des Caraïbes, le capitaine Henri Villon et son équipage de pirates luttent pour préserver leur liberté dans un monde déchiré par d’impitoyables perturbations temporelles, Leur arme: le Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps. Qu’espérait Villon en quittant Port-Margot pour donner la chasse à un galion espagnol? Mettre la main, peut-être, sur une maravilla, une des merveilles secrètes, si rares, qui apparaissent quelquefois aux abords du Nouveau Monde. Assurément pas croiser l’impensable: un Léviathan de fer glissant dans l’orage, capable de cracher la foudre et d’abattre la mort! Lorsque des personnages hauts en couleur, au verbe fleuri ou au rugueux parler des îles, croisent objets et intrus venus du futur, un souffle picaresque et original confronte le récit d’aventures maritimes à la science-fiction.

Mon avis :

Le déchronologue est un livre de piraterie, mais pas seulement… Ici, les pirates ont de sérieux problèmes, le temps n’en fait qu’à sa tête. Les évènements se mélangent, les époques s’entrechoquent ! Est-ce le monde qui devient fou, ou bien, quelqu’un quelque part détraque tout cela ? Henri Villon, capitaine d’un vaisseau pirate nous raconte son histoire, dans son journal. Et heureusement il nous donne chaque fois la date, sinon nous serions rapidement perdus !

Stéphane Beauverger se plait à nous promener d’année en années, d’avant en arrière, mais il maîtrise suffisamment sa prose et le lecteur ne se perd jamais. L’auteur écrit ce roman à la manière de, son écriture est immergé dans l’époque de son pirate, le style nous fait voyager directement au XVIIème siècle et nous emporte au cœur de cette chasse au trésor et des mystères du temps.

Je ne suis, d’habitude, pas une grande amatrice de roman historique, mais je me suis laissée séduire par les personnages hauts en couleurs de ce roman. De plus, la construction non-chronologique du récit rajoute du piment à l’intrigue nous maintenant toujours dans le suspense et l’attente du dénouement.

Lisa


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Gargouille – Gudule

Résumé éditeur (pour le recueil) :
Il y a plus de vingt ans que Gudule tue des petites filles, dans ses romans. « C’est de ma propre enfance que je me débarrasse », nous assure-t-elle ; nous lui laissons, ainsi qu’à Freud qu’elle bouscule quelque peu, l’entière responsabilité de ce propos.
Dans ce recueil, vous trouverez, outre un inédit : « Dancing Lolita », sept romans écrits entre 1995 et 1998 et publiés, pour la majorité d’entre eux, au Fleuve noir, dans la défunte collection « Frayeur » dirigée par Jean Rollin.
Oyez, bonnes gens, le club des petites filles mortes ouvre ses portes. Au menu : sang frais, frisson, peurs bleues et nuits blanches à gogo. Avis aux amateurs !
 
Gargouille - Gudule - Bragelonne

Gargouille – Gudule – Bragelonne

Mon avis :

J’avoue, depuis quelques semaines, je suis l’heureuse propriétaire d’une « liseuse », d’un lecteur de livres numériques. Pour commencer à l’utiliser, j’ai cherché des ouvrages qui, sans être dans le domaine public, ne soient pas trop chers. C’est comme cela que je suis tombée sur cette nouvelle (de bonne taille tout de même) de Gudule.

De cet auteur, je ne connaissais que les ouvrages jeunesse. Au collège, j’avais lu avec plaisir « La bibliothècaire », puis il y a quelques mois, « Crimcity » et « J’ai quatorze ans et je suis détestable ». Je me suis donc facilement laissée tenter par l’achat de cette nouvelle fantastique et noire.

Cette nouvelle nous conte l’histoire d’anciennes camarades d’un pensionnat catholique, du 20ème siècle, que le destin (ou tout autre chose…) va réunir. Lors de leur dernière année de classe, les jeunes filles avaient été prises en photo, pour immortaliser leur scolarité. Des décennies plus tard, lorsque l’une d’entre elles sort la vieille photographie de son tiroir, elle découvre que sur l’image toutes ses camarades ont vieillie… Intriguée par ce mystère, elle contacte ses anciennes amies afin de faire une visite au pensionnat. En effet, les jeunes enfants s’étaient promises de revenir, 50 ans plus tard, refaire une photo, à l’identique.

Ce texte à toutes les caractéristiques d’un récit d’horreur, l’ambiance est sombre, le mystère pesant et la frontière entre fantastique et réalité très mince. Les souvenirs des vieilles femmes ne font que mettre en avant la cruauté de l’enfance.

J’ai particulièrement apprécié le découpage de l’histoire, qui nous fait découvrir à chaque chapitre un personnage différent, alternant le présent et les souvenirs des jeunes filles. Même si le format court de la nouvelle ne permet pas de très nombreux rebondissements, je me suis laissée emporter par cette histoire, m’inquiétant avec ces femmes, souffrant avec les petites filles.

A lire pour le plaisir de se faire un peu peur, et pour la jolie plume de Gudule.

Lisa

Le blog de l’auteur : Gudule


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Un monde aveugle – Daniel F. Galouye

Résumé éditeur :
Depuis que Lumière a abandonné les hommes, personne n’a encore enfreint la loi et franchi la Barrière qui sépare les Niveaux du Monde Originel. Lorsque Jared s’y risque, c’est pour découvrir des monstres qui émettent un son qu’il n’avait encore jamais entendu. Se pourrait-il que ce son ait un rapport avec Lumière ? À moins que ces monstres ne soient, au contraire, les émissaires d’Obscurité, le mal absolu ? Et qui sont réellement les Ziveurs, ces hommes étranges qui se servent de leurs yeux pour écouter le monde ?

Mon avis :

Un monde aveugle est un roman de science-fiction honnête, il n’y a pas de grandes surprises au niveau du scénario ou de son déroulement. Ce qui fait de ce roman un classique des littératures de l’imaginaire, c’est son idée de départ et la maîtrise de l’auteur, qui parvient à entrainer le lecteur dans un univers totalement aveugle.
Dans ce monde, les humains vivent dans des grottes, sous terre, ils ne connaissent pas la lumière du soleil, n’ont jamais « vu » quoi que ce soit. Ils se dirigent grâce aux sons, aux échos. Et Daniel F. Galouye arrive à rendre tout cela très crédible, et surtout abordable, alors que je craignais que les descriptions et la compréhension de l’intrigue soient un peu fastidieuses. Petit plus, le mystère est bien tenu jusqu’à la fin du roman.
Un classique donc  que je recommanderai sans soucis.

Lisa