Calokilit

Nathalie lit, Lisa aussi, c'est Calokilit !


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Les sentinelles du futur – Carine Rozenfeld

Résumé éditeur :
2359. La Terre est à l’agonie. Mais à New York, une poignée de femmes et d’hommes qui se déplacent dans le Futur l’ont promis : l’avenir est radieux, ils l’ont vu de leurs propres yeux. Le jeune Elon, élève à l’Académie et doté d’un pouvoir exceptionnel, rêve d’entreprendre ce voyage vers une époque meilleure.
2659. Un ennemi invisible a attaqué la Terre. Nuts est une survivante. Sa ville est en ruine, la planète entière est dévastée. Et si le seul espoir possible venait du passé ?

Mon avis :

Les sentinelles du futur est un roman de science fiction pour ados plutôt réussi, même si quelques points m’ont légèrement chagrinée !

Le point de départ m’a beaucoup plu, suivre le destin de deux adolescents du même âge et pourtant séparés par 300 ans, il y avait de quoi titiller mon intérêt. Elon vit en 2359 sur une Terre dévasté, en bout de course et il étudie pour devenir un sentinelle du futur et apporter le renouveau pour son époque. Il n’a connu que le ciel voilé, le temps lourd et humide et les aliments reconstitués. Nuts vit en 2659 sur une Terre qui a retrouvé de sa superbe, entourée par une famille aimante, elle a tout pour être heureuse. Jusqu’au jour ou tout bascule, une attaque venue du ciel vient tout détruite, sauf la nature. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé cette réflexion autour de l’écologie , de la protection de l’environnement, omniprésente dans ce texte.

L’intrigue est bien mené mais son déroulement m’a semblé trop simple, le parcours des deux ados manque, pour moi, d’obstacles, de rebondissements. Je pense surtout que je ne suis plus tout à fait dans la cible de ce roman. J’ai lu beaucoup trop de romans de SF pour adulte, je suis habituée à des intrigues plus profondes avec des enjeux plus importants et des « ennemis » plus puissants. Néanmoins, l’auteur aura réussi à me garder en haleine jusqu’aux dernières pages pour comprendre d’où vient ce mythe de l’Espoir (avec un grand E).

Les sentinelles du futur est un bon roman de SF pour ados, avec une pointe de romance qui ne fait que relever le tout ! Je l’ai conseillé au cours d’un club de lecture au lycée et il a rencontré un succès certain. Il ne me reste plus qu’à lire d’autres titres de l’auteur, Les Clefs de Babel est déjà sur ma liste !

Lisa

Le blog de l’auteur : Carine Rozenfeld


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Brèves du mercredi #17

Cette semaine, deux textes m’ont marquée, deux textes avec une thématique en commun ( un adolescent dans la tourmente ) et un format court.

A copier 100 fois d’Antoine Dole est un roman de la collection mini-romans des éditions Sarbacane. Le principe de cette collection est de raconter l’histoire d’un adolescent en 58 pages maximum à la première personne. Il s’agit donc d’un texte très court et percutant.

Un collégien de treize écrit son mal être, le harcèlement qu’il subit à l’école et les difficultés qu’il rencontre avec les personnes qui l’entourent. Maltraité par ses camarades, il ne sait vers qui se tourner, surement pas vers son père qu’il a peur de décevoir. Est-il vraiment homosexuel comme tout le monde semble le penser ? Son père pourra-t-il continuer à l’aimer, même si ils sont différents ?

Deuxième roman court et percutant de la semaine ! Le contour de toutes les peurs de Guillaume Guéraud, aux éditions du Rouergue est vraiment haletant. Le pitch est très simple : un soir en rentrant des cours, le jeune Clément découvre un homme dans sa maison, un homme en train de tout détruire, de saccager le bureau de sa mère. Commence alors un long calvaire pour lui.

Guillaume Guéraud arrive à nous tenir en haleine du début à la fin. Tout au long de la lecture, je me suis inquiétée pour Quentin, j’étais impatiente de savoir comment il allait s’en sortir, s’il allait s’en sortir. La description de ses émotions semble très juste, poignante et nous pousse à nous demander comment à sa place nous aurions réagi dans ce type de situation.

Voila donc deux romans que je n’oublierai de sitôt.

Lisa


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Chant des orques – Antje Babendererde

Résumé éditeur :
Depuis de la mort de sa mère, Sofie vit seule à Berlin avec son père, un photographe reconnu, mais qui n’a jamais été très présent. Lorsqu’il lui propose de l’accompagner un mois pour son travail aux Etats-Unis, Sofie hésite, puis accepte, consciente que c’est l’occasion de se rapprocher de lui. Ils s’installent donc à Neah Bay, dans un motel tenu par une Indienne et son fils, Yavid, un garçon beau comme un astre. Dès leur première rencontre, c’est le coup de foudre. Tandis que le père de Sofie part en reportage, la jeune fille passe son temps avec Yavid. Celui-ci lui raconte les histoires de son clan, l’emmène en zodiac voir des orques et travailler sur le canoë qu’il prépare pour les Makah, la grande fête traditionnelle annuelle.

Mon avis :

Pour mes vacances j’avais emporté plusieurs romans, de la science-fiction et du fantastique, à part, ce roman pour adolescents, attrapé au dernier moment sur un présentoir de la médiathèque. Une très bonne idée !

Je ne m’intéresse pas particulièrement aux indiens d’Amérique, les romans d’amour ce n’est pas trop mon dada, et je dois bien avouer ne pas être une ado non plus. Et pourtant ce roman m’a touché. Le portrait de Sofie, jeune fille en construction, est l’un des portraits d’adolescent les plus justes que j’ai pu lire.

Sofie est une adolescente solitaire, pas seulement par volonté mais aussi parce que ses camarades la mettent de côté. Après le décès de sa mère, elle se renferme encore plus sur elle-même glissant doucement dans la torpeur, sans que son père, qui se débat lui aussi avec son deuil, semble s’en rendre compte. Lorsqu’il est décidé qu’ils partent ensemble, pour un reportage photo sur les indiens, rien ne semble pouvoir les rapprocher.

Ce roman est l’histoire de la renaissance de Sofie, l’histoire du long chemin qui lui sera nécessaire pour reprendre confiance en elle et en la vie. J’ai aimé faire sa connaissance, la voir évoluer. Le lecteur en apprend, finalement, assez peu sur la culture indienne, mais suffisamment pour rendre le récit crédible réaliste.  Ici pas de clichés mais beaucoup de délicatesse et de pudeur. Les sentiments de l’héroïne sont très bien décrits, que ce soit les premiers émois amoureux, les craintes de ne pas être acceptée ou les difficiles relations avec son père…

Je me suis laissée emporter par cette lecture, j’ai retrouvé l’adolescente en moi, celle qui aurait été charmée par Javid, celle qui aurait été émerveillée par les baleines. Voilà vraiment une lecture que je recommande !

Lisa


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Brèves du mercredi #12

Cette semaine les brèves parlent de mères et de bandes dessinées. Je n’ai pas fait exprès mais j’ai lu deux BD très différentes mais qui parlent toutes les deux de mamans, de mères, de leur relation avec leurs enfants.

Dans Mères anonymes, Gwendoline Raisson  et Magali Le Huche parlent de la maternité, mais pas de la maternité rose, totalement positive et épanouissante, donc on nous parle si souvent. Les Mères anonymes est un groupe pour les jeunes mamans (mais pas que) qui ont besoin de parler, sans être jugées. Tout comme dans un groupe de parole pour alcoolique, ici, la franchise est de mise. Dans ce groupe, les mères sont fatiguées, perdues, en colère, pleine d’amour aussi. Au fil des pages, plusieurs portraits sont dressés, des portraits parfois caricaturaux qui ont au moins le mérite de mettre les choses à plat. L’humour est piquant, sans avoir un regard trop désabusé.

Mères anonymes est un album à mettre dans les mains de celles qui rêvent d’avoir un enfant (pour casser le coté rose bonbon que ce rêve peut avoir), et dans les mains de celles qui en ont déjà eu (pour qu’elles se sentent moins seules, peut être).

Avec Tueurs de Mamans, de Zidrou, Benoit Ers et Borecki, je change totalement de registre. Cinq adolescentes, très différentes, se rapprochent à cause des soucis relationnels qu’elle ont avec leurs mères. Ensemble, elles forment un club secret, elles s’appellent entre elles les « nonnettes » , condition d’accès à leur groupe : ne pas, ou ne plus, avoir de papa. Pendant l’une de leurs réunions, elles tombent sur un site internet qui propose de les venger de celles qui les oppriment, les contrarient, les vexent. Les cinq jeunes filles décident donc d’infliger, via le vengeur du site, une punition à chacune de leurs mères… Les punitions vont de la plus anodine, manger 5 assiettes de choux de Bruxelles, à la plus dure, la mort…

Je n’en dis pas plus, mais je peux vous assurer qu’ici les auteurs ne sont tendres avec personne, ni avec les mères, ni avec les ados. J’ai lu les deux tomes d’affilée, pressée d’avoir le fin mot de l’histoire. Bonne nouvelle, même si le tome deux se clôture avec une fin ouverte, ma curiosité a été en grande partie rassasiée.

Voila deux BD avec lesquelles j’ai vraiment passé un bon moment, que vous soyez mères, pères, ados, anciens ados aussi, n’hésitez pas, ce sont des lectures vraiment sympas ! Il faut juste espérer pour les mamans de Mères anonymes que leurs enfants ne deviennent pas comme les ados de Tueurs de mamans !

Lisa


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Mon ami Dahmer – Derf Backderf

Résumé éditeur :
Derf Backderf a passé son enfance à Richfield, petite ville de l’Ohio située non loin de Cleveland. En 1972, il entre au collège, où il fait la connaissance de Jeffrey Dahmer, un enfant solitaire au comportement un peu étrange. Les deux ados se lient d’amitié et font leur scolarité ensemble jusqu’à la fin du lycée. Jeffrey Dahmer deviendra par la suite l’un des pires serial killers de l’histoire des États-Unis. Son premier crime a lieu à l’été 1978, tout juste deux mois après la fin de leur année de terminale. Il sera suivi d’une série de seize meurtres commis entre 1987 et 1991. Arrêté en 1991, puis condamné à 957 ans de prison, Dahmer finira assassiné dans sa cellule en 1994.
 

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Mon avis :

 

Derf  Backderf attaque ici un sujet difficile. Il décide de nous parler de Jeffrey Dahmer, avec qui il est allé en cours, et qu’il a cotoyé, un peu.
La particularité de Jeffrey Dahmer ? Il est devenu un serial killer. Après avoir observé des cadavres d’animaux dans des bocaux d’acide alors qu’il n’était encore qu’un jeune ado, et d’autres faits étranges et inquiétants, il finit par s’attaquer, plus tard, à des hommes. Seize exactement.
Il finira assassiné dans la cellule où il purgeait sa peine.

Derf Backderf prend ici le parti de nous parler que de ce qu’il sait, c’est-à-dire des années où il allait en cours avec Dahmer. Il ne pratique donc ni voyeurisme, ni jugement de valeur, ni condamnation par rapport aux crimes commis. Je pense qu’il a juste essayé d’expliquer, sans pourtant comprendre et cautionner, les gestes de Dahmer ; ce qui peut-être la poussé à aller jusque là.
Il ne s’y est pas pris à la légère, et à, pour écrire son récit, interrogé de nombreuses personnes qui ont côtoyé le serial killer, compulsé des documents du FBI. Sa formation journalistique l’a poussée à mener une « enquête ».
On découvre l’évolution de ce jeune homme, qui est insignifiant pour ses camarades, jusqu’à ce qu’il devienne en quelque sorte un objet de curiosité, un ado drôle par ses réactions étranges, et son sens de l’humour bien propre à lui. C’est comme ça, qu’il suscitera l’intérêt de quelques uns.

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Puis on voit sa dégringolade, l’alcool, qu’il boit dès le matin, avant d’aller en cours. Sa solitude.
Mais l’auteur ne cherche malgré tout pas d’excuse à son camarade, ni au monde qui l’entourait, les adultes, ceux qui n’ont rien vu, et qui peut être, auraient pu intervenir…
Il ne cherche pas à dédouaner Dahmer, en prouvant par A + B que c’est à cause de ses parents, ou plus généralement de la société s’il est allé jusqu’à accomplir de tels gestes, si ses pulsions morbides et de plaisirs étaient si fortes.
Malgré tout, le récit ne nous présente pas un monstre, car tout est creusé : la frayeur que ressent Dahmer fasse à ses envies « anormales », malsaines. L’alcoolisme, pour se protéger, se ramollir le cerveau, pour ne plus y penser, et par la même, éviter de passer à l’acte. Un garde fou en quelque sorte.

Le récit est touchant, triste, très triste. Une grande mélancolie s’en dégage. Le parallèle que fait l’auteur entre sa vie d’ado, au sein de sa famille, et celle de Dahmer, est frappant. Mais pourtant, on ne ressent aucune pitié pour l’ado paumé qu’est Jeff. Je crois que tout simplement, on essaie, nous aussi, de comprendre.

Les illustrations sont très particulières, avec des personnages tout en longueur. Elles sont toutes en noir et blanc. Les plans sont très travaillés avec un côté cinématographique développé, avec une même action vue différemment, case par case.

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Backderf signe ici un livre très intéressant, autant par le sujet traité, que par les illustrations originales. Malgré le thème, l’auteur reste respectueux de toutes les personnes qu’il évoque dans son ouvrage.

Vous ne l’avez pas encore lu ? Précipitez vous !

Nath à livres


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Le soleil et la mort – Elise Fontenaille

Résumé éditeur (citation ici) :

On cherchait l’endroit idéal, isolé, tranquille. Une nuit, j’ai eu l’idée : Irus ! L’île d’Anton était en vente depuis sa mort, mon père venait de trouver un acheteur, on ferait d’une pierre deux coups : on partirait dans un endroit génial, et après une histoire pareille, le type ne voudrait plus l’acheter, Irus… l’île du Bonheur serait à nous pour toujours.  Et le grand saut, on le ferait comment ?Là, Vlad a eu l’idée du siècle. En douceur, impossible à louper : il suffisait d’attendre la marée. Il avait fait fort le Prince des Ténèbres… un moyen aussi simple, je n’y aurais jamais pensé. Pas de sang, de violence, de boîte crânienne éclatée, ni de grosse langue noire ou de corps bleu pendu à une poutre.— Dommage, a dit Mishima qui aimait bien se la jouer gore.Il pensait déjà aux photos dans les journaux. Kim et moi, on aimait autant que ce soit clean, en plus on pourrait se regarder partir en se donnant la main, ce serait comme une estampe japonaise.

Mon avis :

Je suis tombée sur ce court roman au hasard d’un rangement dans la médiathèque. Le titre m’a intrigué, j’ai lu la citation de la quatrième de couverture qui m’a immédiatement convaincue de lire le reste du texte.

Le soleil et la mort, quel peut bien être le lien entre ces deux choses dans la tête d’Ulysse ? Et surtout qu’est ce qui peut le pousser à décider de mourir ?

Le roman est écrit à la première personne du singulier et j’ai réellement eu l’impression de lire une confession d’ado, un texte parfois froid, parfois dur, et d’autres fois empli de tendresse. Petit à petit, le lecteur s’attache à Ulysse, comprend sa douleur, mais surtout le lecteur se met à avoir peur pour lui, peur qu’il commette l’irréparable.

Les personnages qui entourent Ulysse peuvent sembler un peu caricaturaux, son père qui a du mal à prendre ses responsabilités, sa belle mère hostile, Kim, ado asiatique que son père refuse de laisser faire des études… Mais ça n’empêche pas le portrait d’être poignant. Et même si le dénouement ne m’a pas vraiment étonnée, j’ai pris plaisir à tourner jusqu’à la dernière page.

Voilà donc un roman très court, à peine 97 pages, mais riche en émotions. A lire à partir de 14 ou 15 ans, je dirai.

Lisa