Calokilit

Nathalie lit, Lisa aussi, c'est Calokilit !


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La décision – Isabelle Pandazopoulos

Résumé éditeur :

Un matin, Louise, excellente élève de terminale S, a un malaise en plein cours de maths. Quelques instants plus tard, elle accouche seule d’un enfant dont elle ne savait rien, qu’elle n’a pas attendu, encore moins désiré.

A partir de ce jour commence pour Louise un cheminement difficile, jalonné de questions. Comment ce petit garçon de 3,3 kg peut-il être son fils ? Elle n’a pourtant jamais couché avec personne… Qui peut être le père ? Que s’est-il passé ? Quelle place faire à cet enfant ? Professionnels, famille, amis, tous vont aider Louise à passer de l’état de choc où elle se trouve plongée au retour à la vie.

Mon avis :

Voilà un roman qui touche vraiment juste, et pourtant le sujet n’est pas facile et le risque est grand de tomber dans le tire-larme et les sentiments faciles. Ce n’est pas le cas ici.

Déjà la narration y est pour beaucoup. Toujours à la première personne du singulier, chaque chapitre est écrit par un personnage différent (quelques personnages seulement, on droit à plusieurs chapitres), le point de vue sur l’histoire est donc multiple, bien que centré sur les sentiments de Louise. Si cette narration pourrait nous éloigner du personnage principal, il nous permet de gagner en compréhension sur qui elle est et comment elle est perçu. Et puis, le déni de grossesse même si il change sa vie à elle, influe aussi sur l’ensemble des gens qui l’entoure (ses parents, son frère, ses camarades de classe…)

Rares sont les romans à aborder le déni de grossesse, d’autant plus quand il s’agit d’adolescence. Ici le traumatisme est d’autant plus grand que la jeune Louise ne semble pas se souvenir d’avoir eu la moindre relation sexuelle. Il y a donc un mystère à résoudre, pour elle et pour son entourage, ou donc peut se cacher la vérité ? Et cette vérité est-elle bonne à entendre ? A connaître ?

Une des grandes réussites de ce roman est de nous laisser dans le doute jusqu’aux dernières pages, pourquoi Louise en est-elle arrivée là ? Quel choix va-t-elle finalement faire ? J’ai été très touchée par cette lecture, les réflexions de Louise et des autres personnages sont fortes, crédibles, par toujours plaisantes à lire, mais c’est ce qui fait la force de ce texte.

L’histoire se déroule sur une période courte, de l’accouchement de Louise jusqu’à quelque semaines après la naissance de Noé. Le cheminement de la jeune fille est long et chaque étape est difficile, surtout qu’on ne voit pas bien ce qui pourrait la libérer pleinement. Son entourage cherche à comprendre alors que Louise cherche à ressentir ou à oublier selon les moments. Ce décalage est ce qu’il y a de plus douloureux à gérer, Comment accepter ce qui vient de lui arriver alors que dans les yeux de tout le monde, Louise ne voit que des reproches, de l’incompréhension, de la tristesse ?

Je ne sais pas si tout le monde accrochera avec ce livre, mais pour moi, c’est un coup de cœur. Un livre subtil qui m’aura fait passer par pleins d’émotions au court de sa lecture, un livre qui m’a vraiment poussée à me mettre à la place des différents personnages. Une véritable réussite.

Lisa


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Only skin, nouveaux contes de la lente apocalypse – Sean Ford

Résumé éditeur :

Dans une ville de province entourée de montagnes et de bois, des disparitions inexplicables se succèdent à un rythme inquiétant ; la forêt semble engloutir tous ceux qui s’y aventurent. Des recherches sont menées en vain et la psychose gagne peu à peu les habitants de la petite bourgade. Cassie et Clay débarquent en ville pour reprendre la gestion de la station de service d’un père qu’ils n’ont pas connu et qui compte parmi les disparus.

Mon avis :

Dès la lecture du résumé de cette bande dessinée, j’ai été intriguée, le mystère semblant être la clé de voute de cette lecture. Only skin est un roman graphique assez conséquent, le graphisme est simple, mais je n’ai eu aucun mal à reconnaitre les différents personnages, pourtant nombreux !

La situation de départ est simple :  une bourgade isolée des États-Unis est touchée par une vague de disparition étrange. Pourtant rapidement l’intrigue se complique, avec des personnages bien ambiguës, une cheffe de la police qui semble avoir d’autres intérêts que le bien être de ses concitoyens, un activiste pour la sauvegarde de l’environnement à tendance conspirationniste… Je dois avouer avoir eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, notamment parce que j’ai craint un dénouement trop simple. Il n’en ai rien ! Au fil des pages, le mystère épaissit, l’auteur nous offrant plusieurs pistes à suivre, pour finalement déboucher là où je ne l’attendais pas.

Cette bande dessinée n’est peut être pas un coup de cœur, mais elle m’aura tenue en haleine ! Je lirai avec plaisir la prochaine création de Sean Ford, qui a vraiment réussi son premier titre en alliant intrigue, mystère et une point de fantastique.

Merci à Babelio et aux éditions Rackham pour la lecture de cette bande dessinée !

Lisa


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Brèves du mercredi #12

Cette semaine les brèves parlent de mères et de bandes dessinées. Je n’ai pas fait exprès mais j’ai lu deux BD très différentes mais qui parlent toutes les deux de mamans, de mères, de leur relation avec leurs enfants.

Dans Mères anonymes, Gwendoline Raisson  et Magali Le Huche parlent de la maternité, mais pas de la maternité rose, totalement positive et épanouissante, donc on nous parle si souvent. Les Mères anonymes est un groupe pour les jeunes mamans (mais pas que) qui ont besoin de parler, sans être jugées. Tout comme dans un groupe de parole pour alcoolique, ici, la franchise est de mise. Dans ce groupe, les mères sont fatiguées, perdues, en colère, pleine d’amour aussi. Au fil des pages, plusieurs portraits sont dressés, des portraits parfois caricaturaux qui ont au moins le mérite de mettre les choses à plat. L’humour est piquant, sans avoir un regard trop désabusé.

Mères anonymes est un album à mettre dans les mains de celles qui rêvent d’avoir un enfant (pour casser le coté rose bonbon que ce rêve peut avoir), et dans les mains de celles qui en ont déjà eu (pour qu’elles se sentent moins seules, peut être).

Avec Tueurs de Mamans, de Zidrou, Benoit Ers et Borecki, je change totalement de registre. Cinq adolescentes, très différentes, se rapprochent à cause des soucis relationnels qu’elle ont avec leurs mères. Ensemble, elles forment un club secret, elles s’appellent entre elles les « nonnettes » , condition d’accès à leur groupe : ne pas, ou ne plus, avoir de papa. Pendant l’une de leurs réunions, elles tombent sur un site internet qui propose de les venger de celles qui les oppriment, les contrarient, les vexent. Les cinq jeunes filles décident donc d’infliger, via le vengeur du site, une punition à chacune de leurs mères… Les punitions vont de la plus anodine, manger 5 assiettes de choux de Bruxelles, à la plus dure, la mort…

Je n’en dis pas plus, mais je peux vous assurer qu’ici les auteurs ne sont tendres avec personne, ni avec les mères, ni avec les ados. J’ai lu les deux tomes d’affilée, pressée d’avoir le fin mot de l’histoire. Bonne nouvelle, même si le tome deux se clôture avec une fin ouverte, ma curiosité a été en grande partie rassasiée.

Voila deux BD avec lesquelles j’ai vraiment passé un bon moment, que vous soyez mères, pères, ados, anciens ados aussi, n’hésitez pas, ce sont des lectures vraiment sympas ! Il faut juste espérer pour les mamans de Mères anonymes que leurs enfants ne deviennent pas comme les ados de Tueurs de mamans !

Lisa


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Quand la BD adapte … La littérature jeunesse (sélection)

Après avoir parlé des adaptations en BD de romans de la littérature dite classique, je souhaite partager avec vous quelques lectures d’adaptation de romans pour la jeunesse en BD. Ce n’est pas un secret, j’aime beaucoup la littérature jeunesse et j’aime beaucoup la bande dessinée, il aurait donc été étonnant que je ne trouve pas de quoi me contenter dans ces adaptations !

 

CHERUB est un des best-sellers de la littérature jeunesse de ses dernières années. Il s’agit d’une série qui s’étend sur de nombreux tomes (la franchise a maintenant une déclinaison qui traite des origines  du Cherub).

L’intrigue de départ est simple. James, jeune garçon difficile, est placé dans un orphelinat, après le décès de sa mère. Au moment où il touche le fond, il est contacté par un mystérieux organisme, Cherub, qui souhaite le recruter pour devenir agent secret. Lire la suite


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De la tendresse – Robert Cormier

Résumé éditeur :
Dans quelques jours, Eric Poole sera libéré du centre de détention pour mineurs où il a été incarcéré pendant trois ans pour le double meurtre de sa mère et de son beau-père. L’inspecteur Proctor pense qu’il a peut-être tué d’autres personnes, des jeunes filles, mais il n’a aucune preuve. Il est décidé à le surveiller de très près. Une autre personne va guetter les faits et gestes d’Eric. Elle s’appelle Lori. Elle a rencontré Eric une fois, le jour de ses douze ans. Elle pense qu’il lui a peut-être sauvé la vie, ce jour-là. Elle est en fugue mais elle ne quittera pas la ville avant de l’avoir revu. Elle est prête à l’aimer, elle l’aime déjà.

Mon avis :

De la tendresse c’est la rencontre entre deux jeunes gens perdus. D’un coté il y a Lori, adolescente en rébellion contre sa mère, son entourage, qui joue de ses charmes sans vraiment se soucier des conséquences. Et de l’autre, Eric, jeune meurtrier qui vient tout juste de sortir de maison de correction après avoir été reconnu coupable du meurtre d’une jeune fille. Entre eux va se tisser une relation étrange…

Robert Cormier est un auteur que j’aime beaucoup, vraiment beaucoup. Ces romans sont toujours dérangeants. De la tendresse ne déroge pas à la règle, il s’agit d’un roman coup de poing. Les personnages sont nuancés, parfois monstrueux, parfois naïfs, mais toujours attachants. Et c’est ce qui fait peur ! La jeune Lori s’attache à un tueur, le lecteur le sait dès le départ et même si j’ai eu peur pour elle je n’ai pu m’empêcher de la comprendre.

Ne cherchez pas dans ce roman un happy-end ou une belle morale, vous n’en trouverez pas ! Et ce n’est pas le but de l’auteur. De la tendresse transporte le lecteur, mais pas sur un long fleuve tranquille… plutôt en eau trouble.

Ce roman était un de mes meilleurs souvenirs de lecture de mon adolescence, il m’avait beaucoup marqué. Je l’ai relu récemment et je n’ai pas été déçue. Le texte est toujours aussi puissant ainsi que la mécanique narrative de l’auteur qui ne nous épargne rien de l’esprit tordu de ses personnages.

Un roman pour ados, mais que je conseille aussi beaucoup à des adultes !

Lisa