Calokilit

Nathalie lit, Lisa aussi, c'est Calokilit !


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Les vestiaires – Timothé Le Boucher

Résumé éditeur :

Le nouveau vestiaire des collégiens ouvre ses portes. Vitres floutées et toilettes roses, les garçons découvrent les locaux rénovés avec un mélange de gêne et de moquerie. D’autant plus que les douches sont désormais collectives !
Ainsi deviennent-elles un centre d’intérêt particulier, dans cet espace clos où le principe fondamental de l’autorité adulte disparaît et où peuvent s’exprimer les instincts primaires à l’état le plus brut : agressivité, sexualité ado, moqueries, harcèlement de la tête de turc…

Mon avis :

Quelle force dans cette bande dessinée ! Le postulat de départ est très simple, il s’agit d’un huis clos dans le vestiaire des garçons. Chaque semaine, les mêmes garçons se retrouvent dans ce vestiaire tout neuf. Les douches communes vont les bousculer, les pousser à remettre en question leurs habitudes et la hiérarchie dans leur groupe.

La dynamique d’une classe est très réaliste, on ressent fortement la violence qu’il peut y avoir à ces âges de grands changements. Ce groupe d’ados est régit par des règles simples, une hiérarchie très claire qui imposent à certains de se parler et à d’autres d’être mis de côté. La position de souffre-douleur de Corentin paraît inévitable, comme si il était impossible pour les adolescents de ne pas choisir une tête de turc, d’ailleurs quand un élément perturbateur va intervenir, très vite le groupe trouvera un nouvel équilibre.

Le dessin de Timothé Le Boucher nous présente des adolescents aux physiques variés, des beaux mecs qui semblent avoir grandis avant les autres aux plus juvéniles. Les décors sont simples et plantent un décor un peu froid, comme peut l’être un équipement scolaire.

Super bonus : pour accompagner la sortie des Vestiaires, Timothé le Boucher a fait paraître directement en ligne une bd interactive qui reprend les personnages de la bd papier dans une histoire inédite, c’est par ici !

Lisa


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L’échange – Brenna Yovanoff

Résumé éditeur :
Mackie Doyle donnerait n’importe quoi pour avoir une vie normale, jouer de la basse et passer du temps avec Tate Stewart, cette fille solitaire aux yeux pailletés. Mais la petite ville de Gentry cache de sombres secrets. Il y a 16 ans, Mackie a été échangé contre un nouveau né : il est un « remplaçant ». Il vient en fait d’un monde terrifiant ù d’obscurs tunnels côtoient des eaux noires et pestilentielles…
Lorsque ceux qu’il aime sont menacés, Mackie n’a pas le choix : il doit affronter les créatures des entrailles de Gentry. Un combat à mort pour trouver enfin sa place, dans notre monde… ou dans le leur.

Mon avis :

Édité en France aux éditons Michel Lafon (éditeur plutôt orienté public adulte), ce roman est vraiment destiné à un public grands ados, jeunes adultes. C’est d’ailleurs pour cela que je l’ai lu, en espérant qu’il me plaise et pouvoir le présenter à des classes de lycée. Pour le coup mon sentiment est plutôt mitigé.

J’ai beaucoup apprécié l’ambiance générale du roman. Mackie est un garçon différent des autres qui se pose énormément de questions sur ses origines et sur la ville qui l’entoure. Dès le début du roman, le lecteur sent l’atmosphère pesante et trouble de la Gentry, Mackie ne devrait pas être le seul à s’inquiéter des événements tragiques qui se déroule dans la petite ville. Son inquiétude, des interrogations, ses états d’âmes sont très bien décrits, je me suis vite mise dans sa peau.

Par contre j’ai trouvé que l’intrigue mettait beaucoup de temps à se mettre en place. Trop de temps même. J’aurai aimé entrer plus vite dans le vif du sujet, pour découvrir plus rapidement le bestiaire qui entoure Malcolm. Ici les révélations tardent à arriver et l’auteur ne prend pas le temps d’approfondir le mythologie des créatures. Je suis donc restée un peu sur ma faim. J’ai eu du mal à rentrer dans le roman, par contre j’aurais aimé que la dernière partie soit plus longue ! C’est un peu paradoxal, non ? Moins d’errements, plus d’actions !

En bref, je dirai que pour apprécier ce roman, il ne faut pas en attendre trop de profondeur, seulement un récit d’adolescence, un peu de fantastique, et un bestiaire riche mais à peine effleuré.

Lisa

 


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Norlande – Jérôme Leroy

Résumé éditeur :

« Tout, finalement, est allé très vite après cette étrange conversation entre maman et moi à la cafétéria. C’était quelques mois avant que l' »événement » ne se produise, quelques semaines avant que l’Autre n’entre en scène. Dans la mythologie norlandaise, le temps est circulaire, représenté par un serpent qui se mange la queue. Depuis cette table, dans ma chambre de la clinique, jamais une image ne m’a semblé aussi juste. L' »événement », l’Autre ont toujours été là. A attendre sur un point du cercle. Et c’est moi, nous, toute la Norlande qui allions à la rencontre de ce point sans le savoir et sans pouvoir l’éviter. »

Jérôme Leroy transpose dans un pays de Scandinavie imaginaire la tragédie qui a eu lieu le 22 juillet 2011 sur l’île d’Utoya, en Norvège, et donne la parole à une jeune rescapée. Magistral et bouleversant.

Mon avis :

A travers ce roman, et sous le nom de Norlande, Jérôme Leroy parle du massacre qui a eu lieu en Norvège à Utoya en novembre 2011. Un massacre qui avait choqué le public par sa brutalité, bien sûr, mais encore plus parce qu’il avait eu lieu en Norvège, pays réputé tolérant et tranquille.

Clara est une jeune fille comme les autres, du moins elle l’était, avant le massacre, avant qu’un psychopathe ne débarque sur l’île où elle passait la journée et n’ouvre le feu sur tout le monde, tuant des dizaines de personnes, sans discernement. Depuis 8 mois, elle est internée en hôpital psychiatrique, souffrant au départ de blessures physiques, puis tenant, tant bien que mal de se remettre, d’oublier sa culpabilité de survivante.

Pour s’aider, pour guérir, elle tient un carnet, adressé à sa correspondante française, dans lequel elle couche ses pensées, sur son quotidien, son pays, sa situation. Au fil des pages, le lecteur fait sa connaissance et découvre son histoire, sa vision de l’histoire. Ce qui m’a le plus touché c’est sa solitude, qui la coupe même de ses proches et la culpabilité dont elle s’accable. Le chemin de la guérison ne sera pas sans douleur pour Clara.

J’ai lu ce roman avec plaisir et même si ce n’est pas un coup de cœur, je dois bien avouer que j’ai été touchée !

Lisa


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Celle que … (ou Valentine) – Vanyda

Résumé éditeur du tome 1 (Celle que je ne suis pas) :

Valentine vit seule avec sa mère. Elle adore les mangas, comme ses copines de classe. Toutes suivent avec intérêt les séries. Valentine, Émilie, Julie et Yamina forment un petit club, pas fermé, mais soudé. Leurs préoccupations sont celles de leur âge : elles pensent aux garçons, fument en cachette de leurs parents, boivent parfois un coup de trop…

Mon avis :

J’ai lu cette série il y a quelques années, quand elle était encore publiée en noir et blanc sous les titres suivants : Celle que … Je ne suis pas, Celle que… Je voudrais être et Celle que je suis. Aujourd’hui la série est ré-éditée en couleurs sous le titre « Valentine », ce que je trouve bien dommage, puisque pour moi le titre « Celle que… » mettait bien en évidence cette phase de l’adolescence où l’on apprend à se connaître soit-même et a s’accepter.

« Celle que » retrace l’adolescence de Valentine, une jeune fille comme les autres, qui se cherche. Valentine n’est pas la plus jolie de ses amies, pas la plus drôle, ni la plus intelligente et elle cherche sa place. Ici pas d’événement extraordinaire, le quotidien de Valentine est tout à fait classique, elle ne doit faire face à aucun traumatisme particulier, seulement réussir à traverser cette période pas simple du mieux qu’elle peut. La nonchalance et les errements de cette période sont ici croqués avec beaucoup de réalisme, et un graphisme très doux. J’ai vraiment aimé le réalisme de la série qui ne montre pas les adolescents comme des monstres capricieux et égocentriques, comme ça peut être le cas dans certains ouvrages pour cet âge.

Chaque tome correspond à une année de la vie de Valentine, et c’est un plaisir que de la voir évoluer, elle, ses amies, leurs relations. Chaque année apporte son lot de nouveautés et d’apprentissages à la jeune fille. Je dois l’avouer je me serais bien laissée tenter par un quatrième tome, même si le troisième clôture bien le cycle. En Valentine, beaucoup d’adolescentes se retrouveront et c’est pour cela que je le conseille si souvent. Il me semble que c’est aussi une bonne lecture pour les parents qui auraient un peu oublié les errements de l’adolescence.

Lisa

Le site de l’auteure : Vanyda


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La cérémonie d’hiver – Elise Fontenaille

Résumé éditeur :
C’est une fille fière et solitaire, Eden. Personne ne pourrait la priver de sa liberté. Elle tient ça de Violett, sa grand-mère, qui n’avait pas d’autre règle : libre à tout prix. Et la vieille dame l’a payé. Première à manifester poing levé contre un projet d’autoroute sacrilège qui allait défigurer le paysage, entre l’océan et la forêt, elle a été arrêtée, jugée… Elle est morte à sa sortie de prison. Depuis, Eden fourbit sa vengeance. Car si elle vit au 23e étage d’une tour de Vancouver, elle est toujours une Indienne, et sa tribu était jadis célèbre pour la férocité de ses guerriers. Son arme ? Elle tombera du ciel… Chez les indiens, la vengeance est un art.

Mon avis :

Il y a quelque temps, je vous parlais de Nola, une lecture qui m’avait déçue. Il y a plusieurs similitudes entre ces deux livres, dans les deux cas il s’agit de vengeance, dans les deux cas le personnages est une femme. La ressemblance s’arrête là. Ici le lecteur fait connaissance avec Eden, jeune canadienne d’origine amérindienne, fière du peuple dont elle descend. Une jeune femme farouche que la colère pousse à commettre des actes difficilement pardonnable.

Contrairement à Nola, où la figure féminine m’avait parue basique, peu profonde et très stéréotypée, dans la Cérémonie d’hiver, le personnage d’Eden est creusé, il n’apparait pas comme un simple bras vengeur. L’auteur nous laisse le temps de faire sa connaissance, de la comprendre pour mieux nous attacher à elle. Et c’est la grande réussite de ce roman, bien sûr, Eden dépasse les limites, mais le lecteur la comprend forcément. La jeune femme m’a entrainée avec elle, d’un bout à l’autre de son histoire. J’ai aussi beaucoup apprécié la description de la ville, de Vancouver, des lieux à la nature préservée qui servent de refuges à Eden et son animal. A travers ce récit, Elise Fontenaille parle du Canada, du peuple indien, des relations difficiles entre culture ancestrale et modernité.

La cérémonie d’hiver est un roman court, mais bien écrit qui ne laissera pas le lecteur indifférent.

Et si cette lecture vous tente, laissez-vous aussi tenter par cet autre livre d’Elise Fontenaille : Le soleil et la mort.

Lisa


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Brèves du mercredi #7

Cette semaine, les brèves sont consacrées au manga et plus précisément à deux séries, destinées au ados, mais très différentes.

Iris Zéro de Hotaru Takana

Dans un monde où les enfants naissent avec chacun un pouvoir (niché dans leurs yeux, dans l’iris), Torù, un jeune garçon est né sans aucun pouvoir. Pour éviter les moqueries de ses camarades qui le traitent en paria, il décide de se faire remarquer le moins possible, c’est sa stratégie d’exposition zéro… Il ne participe pas en classe, ne se lie pas d’amitié avec les autres et se mêle surtout pas des affaires qui ne le regardent pas.Sa technique fonctionne pour le mieux jusqu’à ce que Koyuki, élève la plus populaire du lycée, fasse appel à lui pour résoudre un de ses problèmes.

J’ai souvent un peu de mal avec les mangas, avec ces séries que je trouve bien souvent trop longues, qui s’essoufflent au fil du temps. Mais, même, si je n’ai lu pour l’instant que deux tomes d’Iris Zéro, je ne ressent pas du tout cet essoufflement, bien au contraire. Au fil des chapitres, les personnages gagnent en profondeur, tout comme l’univers dans lequel ils évoluent.

Iris zéro est un manga intelligent, avec des personnages intéressants dans lequel le fantastique sert de toile de fond pour mettre en avant les différents protagonistes et les mini-énigmes à résoudre. Affaire à suivre donc !

Private Prince de Maki Enjoji

Miyako est étudiante en histoire à l’université où elle rédige un mémoire sur l’ancienne princesse d’un pays étranger. Coup de chance le descendant de cette princesse, le prince Wilfred, vient étudier dans la même école. Trop heureuse de cette aubaine, Miyako fait tout pour le rencontrer pour obtenir des informations…  Malheureusement, le prince, malgré sa réputation de gentleman, se trouve être bien différent de son image. Coureur, très intéressé par la poitrine de Miyako, il ne voit que peut d’intérêt à disserter à propos de son ancêtre. Il va donc proposer à Miyako un bien étrange marché… Il lui donnera des informations sur son ancêtre mais la fera tomber amoureuse de lui…

L’histoire ne m’a pas semblé très originale, avec des personnages bien souvent stéréotypés. Heureusement, il y a suffisamment de rebondissements et d’humour pour que le lecteur passe un bon moment, joyeux.  Ce manga est une vraie distraction, et l’intrigue ne s’épuise pas trop vite. A recommander aux amateurs du genre.

Lisa


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Fuir les taliban – André Boesberg

Résumé éditeur :
Roman inspiré de l’histoire vécue de Sohail Wahedi, fils d’un leader de la résistance au régime des taliban en Afghanistan. La première partie du livre raconte le quotidien de Sohail et de son ami Obeid dans la ville d’Herat. La deuxième partie montre sa fuite, avec sa mère et sa soeur, à travers la montagne, puis la Russie, la Pologne, l’Allemagne et, enfin, l’arrivée aux Pays-Bas, où ils demandent l’asile politique. Ce récit très réaliste nous est présenté par le filtre des sentiments et des émotions de Sohail. Il est à la fois très informé et très humain quant au vécu quotidien sous le régime des taliban. Sohail ne sait jamais jusqu’à quel point croire son interlocuteur, fût-ce son meilleur ami, son père ou sa soeur. Plus on avance, plus la famille de Sohail est en danger et plus le livre est passionnant. La deuxième partie sur le voyage, la fuite est particulièrement prenante et émouvante. Cela ne sent jamais le témoignage ou le documentaire, c’est un vrai roman, même si c’est aussi un documentaire et un témoignage. L’auteur montre très adroitement que les réfugiés politiques n’ont pas choisi de venir en Occident, que c’est pour eux le dernier recours et qu’ils ont tout perdu : leur pays, leur identité, leur histoire et ceux qui leur sont chers.
 
Fuir les taliban

Mon avis :

Je viens juste de fermer ce livre, et n’ai pas pu attendre plus longtemps avant de vous en parler !

Le narrateur est un petit garçon de bientôt douze ans, qui vit à Herat, en Afghanistan. Les taliban sont partout et font régner la terreur, et l’injustice. Les gens « disparaissent », puis sont retrouvés pendus aux réverbères des ronds points, pour l’exemple.
Le récit s’ouvre sur une scène d’exécution au cœur d’un stade, complétement arbitraire. Le ton est donné…

Sohail essaie de vivre dans cette ville, en suivant son meilleur ami qui, au même âge que lui, s’engage à sa manière dans la résistance, « l’organisation ». Il se rend compte au fur et à mesure que des personnes de son entourage, eux aussi, luttent à leur manière contre la dictature des taliban : le prof de math, la mère de son ami, son père… Mais tout lui est tu, pour le protéger. Il le sent bien, et ne sait plus qui croire, et à quoi se raccrocher. L’esprit pragmatique, il prend des notes dans un cahier, son « journal intime ». Loin des amourettes, des secrets que l’on couche sur le papier à son âge, il y note ses cauchemars agrémentés de pendus, mais surtout il y note des éléments pour essayer de démêler ce que lui et son peuple vivent, à la manière d’un mathématicien.

Puis tout s’accélère : les taliban entrent chez lui lors de l’absence de la famille, fouillent la maison. Son père doit alors se cacher, et sa mère, sa sœur et lui-même doivent fuir le pays pour sauver leur vie. Ils partent donc grâce à « l’organisation », et traversent de nombreux pays avant d’atteindre les Pays-Bas, et d’obtenir le statut de réfugiés.

Ce livre nous présente les questionnements d’un petit garçon, qui finalement ne peut plus l’être. Ses angoisses et ses questions sans réponses nous mènent tout au long du récit, mais son courage aussi. Le paysage est triste et morne, en nous présentant un pays revenu aux confins du moyen-âge du fait de l’emprise des taliban, et de la peur du peuple essayant tant bien que mal de continuer à vivre. Comme avant ? Non, c’est devenu impossible. Alors certain se battent à leur manière, dans l’ombre, au péril de leur vie.

Voilà un roman très intéressant, qui malgré le sujet abordé garde un ton neutre, ne tombant jamais dans le drame. L’écriture est fluide, le langage ne tombe jamais dans la « dureté » que les situations vécues pourraient entraîner. L’auteur mène magnifiquement bien son récit, ne nous plongeant jamais dans l’ennui, mais plutôt dans l’envie d’aller encore plus loin dans le texte, pour savoir, pour comprendre. Un peu comme Sohail finalement, qui souhaiterait lui aussi comprendre…

Un roman que je conseille vivement aux jeunes adolescents, à partir de douze ans, mais aussi bien sûr aux plus grands, à tout le monde en fait. Travaillant en médiathèque, c’est un livre que je vois souvent sortir, et majoritairement par des adultes. Et si vous le mettiez dans les mains des plus jeunes ?

Nath à Livre


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De la tendresse – Robert Cormier

Résumé éditeur :
Dans quelques jours, Eric Poole sera libéré du centre de détention pour mineurs où il a été incarcéré pendant trois ans pour le double meurtre de sa mère et de son beau-père. L’inspecteur Proctor pense qu’il a peut-être tué d’autres personnes, des jeunes filles, mais il n’a aucune preuve. Il est décidé à le surveiller de très près. Une autre personne va guetter les faits et gestes d’Eric. Elle s’appelle Lori. Elle a rencontré Eric une fois, le jour de ses douze ans. Elle pense qu’il lui a peut-être sauvé la vie, ce jour-là. Elle est en fugue mais elle ne quittera pas la ville avant de l’avoir revu. Elle est prête à l’aimer, elle l’aime déjà.

Mon avis :

De la tendresse c’est la rencontre entre deux jeunes gens perdus. D’un coté il y a Lori, adolescente en rébellion contre sa mère, son entourage, qui joue de ses charmes sans vraiment se soucier des conséquences. Et de l’autre, Eric, jeune meurtrier qui vient tout juste de sortir de maison de correction après avoir été reconnu coupable du meurtre d’une jeune fille. Entre eux va se tisser une relation étrange…

Robert Cormier est un auteur que j’aime beaucoup, vraiment beaucoup. Ces romans sont toujours dérangeants. De la tendresse ne déroge pas à la règle, il s’agit d’un roman coup de poing. Les personnages sont nuancés, parfois monstrueux, parfois naïfs, mais toujours attachants. Et c’est ce qui fait peur ! La jeune Lori s’attache à un tueur, le lecteur le sait dès le départ et même si j’ai eu peur pour elle je n’ai pu m’empêcher de la comprendre.

Ne cherchez pas dans ce roman un happy-end ou une belle morale, vous n’en trouverez pas ! Et ce n’est pas le but de l’auteur. De la tendresse transporte le lecteur, mais pas sur un long fleuve tranquille… plutôt en eau trouble.

Ce roman était un de mes meilleurs souvenirs de lecture de mon adolescence, il m’avait beaucoup marqué. Je l’ai relu récemment et je n’ai pas été déçue. Le texte est toujours aussi puissant ainsi que la mécanique narrative de l’auteur qui ne nous épargne rien de l’esprit tordu de ses personnages.

Un roman pour ados, mais que je conseille aussi beaucoup à des adultes !

Lisa


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Troubles – Claudine Desmarteau

Résumé éditeur :
Camille partage tout avec son meilleur ami Fred : les soirées, les cours, les joints, les films, des parents incompréhensibles et un vague rêve pour l’avenir… Depuis que Fred a perdu sa mère, Camille le sent sur le fil. Mais Camille est comme un ange gardien pour lui. Entre eux, c’est « à la vie, à la mort ». Au cours d’un week-end à la campagne entre copains du lycée, Fukushima, le garçon dont tout le monde rit, se joint à eux.
Sa présence fait monter la tension, les heures passent, les moqueries fusent et l’alcool coule à flot, jusqu’au moment où…

ImageMon avis :

Ce qui m’a frappé en premier dans ce cours roman est le style de l’écriture : on y trouve des phrases concises, claires et nettes, qui donnent un certain rythme au récit.

Puis aussi au début du texte, on trouve des chapitres ancrés dans l’histoire, et d’autres, quelquefois un peu déroutants, qui décrivent une scène de film, sans prévenir. Ce qui au début donne un effet de « cheveux sur la soupe ».

Claudine Desmarteau nous raconte ici l’histoire de deux bons amis qui vont en classe au lycée, et leur bande de potes. On y retrouve les questionnements liés à l’adolescence : la sexualité, l’avenir, l’amitié (etc.). Dans leur classe, il y a un garçon qui n’est pas très propre, ne sent pas très bon, et n’est pas très bien habillé. Il le surnomme Fukushima. Mais il est gentil, drôle, et a toujours de l’argent pour dépanner. Heureux d’avoir des amis, il partira avec eux en week-end. Un week-end qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.

 On retrouve ici encore une fois exposé le mal être des adolescents, et leur « microcosme ». Un sujet a priori pas bien original. Mais le style de l’écriture nous tient malgré tout attentif jusqu’à la fin du récit. Puis rien « ne coule de source ». On pense parfois comprendre ce qui va se passer, puis finalement, l’auteur nous prend à revers, ajoutant ainsi une dose de « suspens » au roman.

Un livre que je vous conseille !

Nath à livre


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Hate list – Jennifer Brown

Résumé éditeur :
Lorsque Valérie franchit le seuil du lycée, elle sait que rien ne sera plus jamais pareil. Cinq mois plus tôt, Nick, son petit ami, a ouvert le feu dans la cafétéria de l’école, tuant une dizaine d’élèves avant de se suicider. Des élèves agaçants, pénibles et arrogants qui figuraient sur la liste que Valérie et Nick ont tenue pour se défouler. POurquoi ce qui n’était qu’un jeu est devenu un drame ? Comment va-t-on accueillir son retour au lycée ? Est-elle aussi coupable que Nick ?
 
Hate list

Mon avis :

L’histoire ici est effrayante. On y découvre, racontés avec brio, le malaise et le mal être d’adolescents qui se sentent incompris, par les gens de leur âge, ou encore par leurs parents. Puis un dénouement macabre. Puis la vie après, à reconstruire malgré les blessures (physiques et morales) pour ceux qui restent, qui ont survécu.

L’auteur ici a choisi de laisser parler Valérie, l’ex petite amie du meurtrier. Dans un style simple, clair, et fluide, elle lui fait exposer son ressenti et le cheminement qu’elle a fait pour pouvoir avancer, malgré les difficultés : l’incompréhension des « autres », la honte, la culpabilité, puis les questions qu’elle se pose : si elle avait su, si elle avait pu, si elle avait vu, que ce serait-il passé ?

Voilà un roman ado que je conseille plus que vivement, qui dépeint bien la période de l’adolescence, avec ses questionnements, ses envies de singularité. Mais aussi qu’est le microcosme qu’est le lycée, avec ses clans, et de fait ses intolérances et sa méchanceté.

A lire absolument !

Nath à livre