Résumé éditeur :
Malgré le soutien de ses vieilles amies, Élise peine à se remettre d’un récent chagrin d’amour. Faible, vulnérable et à fleur de peau, elle est assaillie par ce qui ressemble à des visions. Leur personnage central est une étrange jeune femme aux yeux vides qu’Élise seule paraît capable de voir. Ce spectre un peu effrayant n’est pourtant pas une inconnue : Iba, ainsi que la nomme Élise, est depuis toujours sa compagne silencieuse mais ô combien présente, jouant auprès d’elle le rôle de l’ami(e) imaginaire que s’inventent de nombreux enfants.
Mon avis :
Cette bande dessinée est parue au départ dans la revue numérique Professeur Cyclope, avec un format différent donc. Je trouve que l’édition est très réussie, j’aime ce petit format assez épais et surtout la couverture très contrastée attire l’œil.
Le point de départ de l’histoire est très simple : Elise, une jeune adulte, peine à se remettre de sa rupture. Heureusement elle est soutenue par deux amies et sa grand-mère. Mais rapidement l’histoire se corse avec l’apparition d’Iba, une sorte d’esprit, qui était l’amie imaginaire d’Elise pendant son enfance.
Qui est Iba ? Existe-t-elle réellement ou Elise perd-t-elle pied dans cette période difficile? Voilà les deux questions auxquelles le lecteur se heurte pendant la première partie du récit. Les retour en arrière réguliers nous permettent d’en apprendre plus, petit à petit, sur Elise et son histoire.
J’ai trouvé cette BD très prenante, voire angoissante par moment. Pierre Maurel nous entraîne dans une histoire trouble entre présent et passé jusqu’à un dénouement surprenant. Le suspense est présent du début à la fin et l’auteur sait installer un climat étrange dans lequel le lecteur ne sait pas à quoi s’attendre.
Résumé éditeur :
Mackie Doyle donnerait n’importe quoi pour avoir une vie normale, jouer de la basse et passer du temps avec Tate Stewart, cette fille solitaire aux yeux pailletés. Mais la petite ville de Gentry cache de sombres secrets. Il y a 16 ans, Mackie a été échangé contre un nouveau né : il est un « remplaçant ». Il vient en fait d’un monde terrifiant ù d’obscurs tunnels côtoient des eaux noires et pestilentielles…
Lorsque ceux qu’il aime sont menacés, Mackie n’a pas le choix : il doit affronter les créatures des entrailles de Gentry. Un combat à mort pour trouver enfin sa place, dans notre monde… ou dans le leur.
Mon avis :
Édité en France aux éditons Michel Lafon (éditeur plutôt orienté public adulte), ce roman est vraiment destiné à un public grands ados, jeunes adultes. C’est d’ailleurs pour cela que je l’ai lu, en espérant qu’il me plaise et pouvoir le présenter à des classes de lycée. Pour le coup mon sentiment est plutôt mitigé.
J’ai beaucoup apprécié l’ambiance générale du roman. Mackie est un garçon différent des autres qui se pose énormément de questions sur ses origines et sur la ville qui l’entoure. Dès le début du roman, le lecteur sent l’atmosphère pesante et trouble de la Gentry, Mackie ne devrait pas être le seul à s’inquiéter des événements tragiques qui se déroule dans la petite ville. Son inquiétude, des interrogations, ses états d’âmes sont très bien décrits, je me suis vite mise dans sa peau.
Par contre j’ai trouvé que l’intrigue mettait beaucoup de temps à se mettre en place. Trop de temps même. J’aurai aimé entrer plus vite dans le vif du sujet, pour découvrir plus rapidement le bestiaire qui entoure Malcolm. Ici les révélations tardent à arriver et l’auteur ne prend pas le temps d’approfondir le mythologie des créatures. Je suis donc restée un peu sur ma faim. J’ai eu du mal à rentrer dans le roman, par contre j’aurais aimé que la dernière partie soit plus longue ! C’est un peu paradoxal, non ? Moins d’errements, plus d’actions !
En bref, je dirai que pour apprécier ce roman, il ne faut pas en attendre trop de profondeur, seulement un récit d’adolescence, un peu de fantastique, et un bestiaire riche mais à peine effleuré.
Les brèves de cette semaine sont consacrées à deux auteurs de BD, qui viennent de sortir chacun une BD qui change totalement de l’univers dans lequel les lecteurs avaient l’habitude de les voir !
Histoire d’hommes de Zep, aux éditions Rue de Sèvres.
ZEP, bien connu du grand public pour sa série Titeuf, nous avait habitué à des bandes dessinées humoristiques, chroniques de la vie quotidienne d’un pré-ado gaffeur. Dès 2009, il sort déjà de ses sentiers battus en publiant Happy Sex, recueil humoristique de courtes bd autour du sexe, puis Happy Rock et Happy Girls. Cette année, il s’éloigne encore plus du jeune garçon à la mèche en publiant Histoire d’hommes, une BD plutôt sérieuse, une vraie réussite pour un changement d’envergure !
Histoire d’hommes, c’est l’histoire de quatre types qui dans leur jeunesse étaient membres d’un groupe de rock plutôt bien parti pour faire une belle carrière… Sauf que… une soirée où ils devaient participer à une émission de télé sensée les lancer, tout s’arrête, le groupe se dissout et Sandro, le chanteur, débute une carrière solo. Au moment où la bd commence, presque 20 ans ont passé, Franck, JB et Yvan (le frère de Sandro), les anciens membres du groupe, sont en route pour retrouver le chanteur dans son manoir en Angleterre. Qu’est ce qui les a séparés ? Pourquoi les deux frères ne se sont pas parlés depuis 18 ans ? Voilà ce que vous découvrirez entre ces pages.
Histoire d’hommes est une bd ambitieuse, qui parle d’amitié, d’amour, de deuil, de fraternité aussi et des difficultés à avancer lorsque la vie ne semble pas vouloir faire de cadeaux. J’ai été charmée par ce récit, par sa délicatesse, sa pudeur et par le graphisme au trait fin de Zep. Une belle réussite !
Gisèle et Béatrice de Benoît Feroumont, aux éditions Dupuis
Benoît Feroumont, pour ceux qui ne le savent pas, est l’auteur de la série de BD jeunesse Le royaume. Il nous a donc plutôt habitué a de la légèreté, de l’humour, même si déjà dans Le royaume, son héroïne, Anne, n’était pas du genre a se laisser marcher sur les pieds. Ici, il n’est plus questions ni de château ni d’oiseaux qui parlent, mais plutôt d’un conte sur les relations hommes-femmes et plus particulièrement sur les stéréotypes que la société met en place quand il est question de genre.
Béatrice est une working girl comme les autres, c’est à dire moins payée et moins bien considérée dans son job que l’ai un homme. Lassée par ces injustices et par les avances bien trop lourde de son patron, elle décide un soir de lui jouer un bien mauvais tour. Après une soirée bien arrosée, celui qui espérait profiter de sa jolie employée va se retrouver transformé… en femme. Béatrice va alors rebaptiser son ancien patron Gisèle et en faire sa femme de ménage et esclave sexuelle.
Avec cette bd, Benoît Feroumont passe de la jeunesse à un conte érotique, un véritable grand écart stylistique ! Le trait est plaisant, la fable se laisse lire avec facilité mais je suis restée un peu déboussolée, ne comprenant pas vraiment quel message retenir de cette lecture. Il est question de pouvoir, de domination, les scènes sont bien souvent érotiques, parfois drôle, mais une partie du propos m’a paru très extrême. A vous de voir !