Calokilit

Nathalie lit, Lisa aussi, c'est Calokilit !


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Tout ira bien – Kéthévane Davrichewy

Résumé éditeur :

Abel a 17 ans et il a tout essayé. Toutes les drogues. A présent, il est esclave de son corps : il lui faut sa dose, et puis encore une autre dose. Sauf qu’à L’Arche il n’aura plus rien. On l’enferme en salle de sevrage pendant quinze jours. Puis il doit réapprendre à vivre. Sans les drogues. Jardinage, bricolage, menuiserie, maçonnerie, thérapie de groupe. Un mois, deux mois, six mois… A L’Arche, la seule échappée est en soi-même. Alors Abel convoque ce passé qui l’a mené jusqu’ici.

Mon avis :

De cette auteur j’avais juste lu Les séparées, un court roman pour adulte qui m’avait séduit grâce à sa sensibilité.

Ici encore la délicatesse de l’écriture de Kéthévane Davrichewy fait merveille. Le sujet de ce roman est dur, le quotidien et le passé d’Abel sont racontés sans faux semblants, rien ne nous est épargné. L’écriture est fluide, elle nous plonge dans la tête d’Abel pour une descente aux enfers.

L’histoire du jeune homme est touchante, que ce soit les évènements au présent, la désintoxication est un processus lent et très difficile pour ce tout jeune garçon,ou ceux de son passé. Petit à petit on apprend à le connaître, on apprend comment il en est arrivé là … Des premières bêtises aux plus grosse, c’est out un parcours qui nous est conté.

La galerie de personnages qui entoure Abel est creusée, chacun à un rôle à jouer dans son histoire et personne n’est épargné, ni ses amis, ni sa famille, ni même le personnel de l’Arche. Néanmoins il s’agit exclusivement du point de vue d’Abel, ses souvenirs sont donc forcément « orientés », mais c’est aussi ce qui fait l’intérêt de ce court texte !

Lisa


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Cet été-là – Jillian Tamaki et Mariko Tamaki

Résumé éditeur :

Rose et Windy se connaissent depuis l’enfance. Elles se retrouvent chaque été au lac Awago où leurs familles louent des cottages. Cet été là, elles ont 13 ans et 11 ans et demi, passent leurs journées à se baigner, à faire des barbecues en famille et regardent des films d’horreur en cachette. Mais surtout, elles partagent les mille questions de l’entrée dans l’adolescence. Une étroite différence d’âge, suffisante à cet étape charnière pour que leurs préoccupations diffèrent : Rose suit avec beaucoup d’intérêt les démêlés d’un groupe d’ados plus âgés, Windy aime encore jouer. Chacune d’elle se débat en parallèle avec ses problématiques familiales.

Mon avis :

Cet été-là ce fut d’abord pour moi une très belle couverture. Puis une très belle lecture, tout en douceur. Jillian et Mariko Tamaki signent un beau récit d’adolescence, avec une réelle adéquation entre le dessin et le scénario.

Rose et Windy se sont quittées enfants l’été précédent, elles se retrouvent un an plus tard, adolescentes. Leurs préoccupations évoluent, par forcément au même rythme. Leur amitié est toujours la même, mais certains tiraillements commencent à se faire sentir. La maturité des deux filles est différente, à ces âges où l’on change rapidement. il n’est pas évident pour les deux jeunes filles de continuer à vivre leur amitié de la même façon, des ajustements vont devoir se faire au fil des jours.

L’été passe lentement, entre séances de cinéma à la maison pour jouer à se faire peur, promenades sur la plage et observations des ados plus âgés. En filigrane, derrière cette réflexion sur l’adolescence, se dessine une réflexion plus poussée sur le fait d’être une femme, sur la maternité et son importance (ou non) dans l’accomplissement d’une femme. On croise dans cette bande dessinée, des femmes pour qui la maternité n’arrive pas au bon moment et d’autres pour qui elle tarde à pointer le bout de son nez, jusqu’à en devenir clairement problématique.

J’ai vraiment été charmé par ce livre, avec son ambiance estivale, son trait doux. J’aimerai pouvoir retrouver encore une fois Rose et Windy pour un été supplémentaire. Une bande dessinée pour ados et adultes.

Lisa

 


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Addiction – Blake Nelson

Résumé éditeur :
Maddie, 17 ans, est en cure de désintoxication pour un problème d’alcool, de drogue et de comportement violent. D’abord rétive et solitaire, elle reprend vie quand elle rencontre Stewart, croisé dans le bus qui emmène les patients à la seule sortie autorisée : une séance de cinéma un soir par semaine. Très amoureux l’un de l’autre, les deux jeunes gens se retrouvent vite sur la sellette – toute relation est interdite pendant la cure. Bravant le règlement, ils se mettent en danger…

Addiction

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce roman, les thèmes sont durs bien sûr, mais il ne s’agit pas d’un roman qui vous prend à la gorge, plutôt d’une chronique de la vie, presque comme toutes les autres, d’une adolescente. Je me suis vraiment attachée à ce personnage. Le roman est écrit à la première personne ce qui permet de vraiment bien s’identifier à Maddie.

La première partie du livre, présentant le passage de Maddie en cure, n’est pas pour moi le plus intéressant. C’est au moment de sa sortie qu’Addiction prend toute son ampleur. Après Spring Meadows, Maddie va devoir réapprendre à vivre, sans laisser ses addictions reprendre le dessus… Réintégrer le lycée, réussir à sortir de sa coquille, s’ouvrir au monde. Ses relations avec Trish (son amie de cure) et Stewart, deviendront pour elle à double tranchant. Maddie va donc devoir apprendre à se protéger des autres et d’elle-même.

Le chemin de Maddie vers la rédemption est long, semé d’embûches, le découpage du roman (en neuf parties) accompagne vraiment les différentes étapes dans la vie de la jeune fille. Le lecteur suit Maddie sur plus de deux ans, de sa cure jusqu’à ses débuts à l’université. C’est vraiment quelque chose que j’ai apprécié, voir Maddie grandir, suivre ses choix, partager les hauts et les bas qui jalonne son parcours.

Ce roman m’a touchée, sans tomber dans le trash, ou le voyeurisme, Blake Nelson livre un portrait d’adolescente attachant et fort en émotions.

Lisa


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Le muret – Céline Fraipont et Pierre Bailly

Résumé éditeur :
À treize ans, Rosie vit une situation peu commune : ses deux parents durablement éloignés à l’étranger et ne s’occupant d’elle qu’épisodiquement, elle doit se débrouiller au quotidien presque entièrement seule. Son seul point d’ancrage est son amie d’enfance Nath, avec qui elle entretient une relation presque fusionnelle. Mais les amitiés sont aléatoires et fluctuantes à cet âge. Progressivement mise à distance par Nath, Rosie, de plus en plus isolée, se réfugie dans l’alcool et l’absentéisme scolaire. C’est dans ces circonstances, à la dérive, que l’adolescente fait la connaissance de Jo, un garçon à peine plus âgé qu’elle, qui comme elle habite seul, vivant d’expédients et de petits trafics.

Mon avis :

Le Muret est le récit d’une adolescence paumée, le personnage de Rosie pourrait être n’importe quelle ado laissée à l’abandon par ses parents. Le début du récit est poignant, découvrir la jeune fille si perdue, si seule, ne laisse pas indifférent. La dérive est palpable, dure, je me suis presque sentie impuissante pendant la lecture, me demandant si personne n’allait faire quoi que ce soit pour cette gamine.

Au fil des pages, Rosie se débat, elle se cherche, elle cherche surtout à oublier sa situation, sa solitude trop forte pour être supportable. Pour qu’elle s’en sorte il faut que quelque chose change. Est-ce que sa rencontrez avec Jo sera ce déclencheur ? Ou bien le jeune homme la fera-t-elle plonger encore plus ? Petit à petit, Rosie grandit, mais peut êtr eun peu vite, à plusieurs reprises, elle ne passe pas loin de se brûler les ailes.

J’ai beaucoup apprécié le regard que les auteurs portent sur ces adolescents et jeunes adultes. A aucun moment je n’ai eu l’impression qu’ils jugeaient leurs personnages. Le traitement est très doux. Il n’est pas question de bien ou de mal, mais plutôt du récit d’un passage de l’enfance à l’âge (presque) adulte. Le Muret est une bande dessinée sans concession, intimiste et profonde. Une vraie réussite à mon avis, une de ces bandes dessinées à conseiller aux ados comme aux adultes, puisque personne n’y restera indifférent.

Mention spéciale pour le dessin très fort, entièrement en noir et blanc, avec des contrastes puissants.

Lisa

A lire sur le site de Bodoi, l’interview des deux auteurs.


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Dans le coeur d’Alice – Luc Blanvillain

Résumé éditeur :

Alice a décidé que Jonas était l’homme de sa vie. Mais Jonas a une petite amie. Qu’à cela ne tienne, Jonas est quand-même l’homme de sa vie. Il est en psycho. Il est solitaire, et il sent bon la nuit. Tandis qu’Alice tente désespérément de le séduire, Jonas, lui, se met en tête d’explorer le passé mystérieux d’Hubert, le voisin. Qui est vraiment Hubert ? Est-il le gentil monsieur qu’Alice a toujours connu ? Autant de questions qui éveillent les inquiétudes d’Alice, mais ne la détournent pas de son objectif initial : Jonas.

Mon avis :

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il se passe beaucoup de choses dans le cœur d’Alice, et que la jeune fille ne s’embarrasse pas de scrupules… La manipulation ne lui fait pas peur ! On pourrait croire que c’est le bazar, dans le cœur d’Alice, mais c’est tout le contraire. Alice sait ce qu’elle veut, sait qu’elles sont ses priorités, par contre elle ne se rend pas compte du mal qu’elle peut faire à ses proches.

La preuve en est ce deuxième résumé, correspondant à la quatrième de couverture de l’ouvrage :

« Dans le cœur d’Alice, il y a beaucoup de monde. Il y a d’abord sa mère, Sylviane, dite Sy, brutalement disparue. Il y a aussi son père, Xavier, écrivain de talent, en panne d’inspiration depuis la mort de Sy. Dans le cœur d’Alice, il y a encore Edouard, son meilleur ami, qui pourrait bien tomber amoureux d’elle. Il y a Hubert, le voisin. Certains disent qu’il est fou, d’autres un peu dérangé. Pour Alice, il est juste Hubert. Dans le cœur d’Alice, il y a enfin Leopold qui aime Alice. Il y a aussi Julie, qui pourrait être la meilleure amie idéale. Surtout, il y a Jonas, le petit ami de Julie, qui sent bon la nuit… »

Je préfère ce résumé à celui fourni par l’éditeur sur son site, il est, pour moi, plus proche de la réalité. Puisque ce qui fait l’originalité de ce roman, c’est sa galerie de personnages, tous atypiques, tous attachants. Le récit n’est pas réaliste, il ne me semble pas qu’il existe, en ce monde, des personnes, des ados, des adultes, avec autant de répartie, d’à propos. Je rêverai de vivre au milieu de ses personnages, ou en tout cas de personnes aussi enrichissantes et bien faites (de tête comme de corps!). Cela ne m’a pas empêchée de me plonger à fond dans cette histoire (proche du vaudeville parfois), me délectant de ma lecture. Oui, Alice peut être une véritable peste, pourtant le lecteur ne peut pas rester insensible à son charme…

Cette lecture confirme que j’aime beaucoup l’écriture de Luc Blanvillan. Son univers légèrement déjanté et son humour m’embarque toujours. Dans le cœur d’Alice est un roman d’adolescence, qui parle à la fois d’amour, d’amitié, de deuil, sans jamais devenir ni mièvre, ni triste. J’ai beaucoup aimé que l’intrigue nous amène à la limite du polar avec le mystère d’Hubert. N’ayez pas pas peur Dans le cœur d’Alice vous ne trouverez pas que des bons sentiments !

Lisa

 

 


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Big easy – Ruta Sepetys

Résumé éditeur :
Années 50 à La Nouvelle-Orléans. Josie Moraine, 17 ans, n’a pas tiré le gros lot. Fille d’une prostituée qui n’a rien d’une mère attentionnée, elle grandit dans une maison close du Quartier français, celui de la mafia, des affaires louches et des gens sans avenir. Pourtant, Josie a un rêve : quitter cette ville, surnommée The Big Easy et pourtant si peu « easy », pour entrer à Smith, prestigieuse université du Massachusetts.
Impliquée dans une histoire de meurtre, dépouillée par sa mère et endettée, tout pousse la jeune fille à suivre, elle aussi, la voie de l’argent facile. Mais Jo vaut mieux que cela… et ceux qui l’aiment le savent bien.
Big easyCliquez sur la couverture pour lire
un extrait…

Mon avis :

Ce qui m’a attiré en premier lieu, c’est la couverture, illustrée d’une jolie photo. Puis le résumé m’a fait de l’œil… Puis je l’ai ouvert… et plus lâché…

Josie a 17 ans, fille de prostituée, de père inconnu, et prise en charge par la Ma’am d’une maison close. Elle vit dans une petite chambre au-dessus de la librairie des Marlowe, où elle travaille depuis plusieurs années. Elle fait le ménage dans la maison des filles de joie, et surtout, aspire à autre chose…
Un étranger va croiser sa route, souhaitant acheter dans la librairie quelques ouvrages. Il la marquera tant, qu’elle va l’ajouter à sa liste de père idéal. Elle apprendra le lendemain qu’il a été retrouvé mort. Une crise cardiaque ? Elle en doute. Et si sa mère et son peu recommandable petit ami y était pour quelque chose ? Elle essaie de découvrir la vérité en raccrochant les quelques pièces du puzzle dont elle dispose.

Ruta Sepetys signe ici un merveilleux roman, que dis-je, un sublime roman ! De nombreux sujets y sont abordés de manière fine et délicate : l’homosexualité, la différence, la famille, l’amitié, l’amour, la confiance, et j’en passe et des meilleures !

Sur fond de mafia et de petites frappes, Josie essaie de sortir de son quotidien, rêve d’intégrer une grande université. Sa route est parsemée de choix à faire, bons ou mauvais . Elle apprend que la vie peut vraiment être compliquée, surtout quand on a 17 ans et qu’on vit dans le quartier français à la Nouvelle Orléans. Ses amis, tous très différents (fils d’écrivains, prostituées, jeune fille de bonne famille,etc.) vont l’aider, chacun à leur manière.

Ce roman est très bien écrit, et très bien ficelé. Il a fait parti pour moi de ces livres où lors de la lecture, on a parfois du mal à retenir de petites larmes, et lorsqu’il est terminé, on regarde bêtement la couverture, en attendant de rejoindre le réel.
Vous l’aurez compris, j’ai été transportée lors de cette lecture. C’est un énorme coup de coeur, et de loin le meilleur livre que j’ai lu ces derniers temps.

A conseiller au plus grand nombre, à partir de 14 ans, jusqu’à 117 ans !

Nath à Livres

Editeur : Gallimard jeunesse
Collection : Scripto
Octobre 2013


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Les carnets de Cerise t.1 – Joris Chamblain et Aurélie Neyret

Résumé éditeur :
Cerise est une petite fille âgée de 11 ans, qui vit seule avec sa mère. Elle rêve de devenir romancière, et a même déjà commencé à écrire ses carnets ! Son sujet favori : les gens, et plus particulièrement, les adultes. Ils sont si compliqués qu’elle souhaiterait mieux les comprendre. Elle adore les observer pour tenter de deviner quels secrets ils dissimulent au fond d’eux. Prenez Michel… Tous les dimanches, ce vieil homme s’engouffre dans la forêt avec de gros pots de peinture à la main. Qu’y fait-il donc toute la journée ? Repeint-il une vieille maison ? Décore-t-il des arbres ? Et pourquoi a-t-il l’air si triste quand il rentre le soir ? Suivez Cerise, pas à pas, dans sa première enquête qui vous mènera au coeur de la forêt, à la découverte d’un lieu fabuleux !…

Mon avis :

Ici le scénario est assez banal : une petite fille, un peu casse cou, cherche à résoudre une énigme avec l’aide des ses deux meilleures copines. Ce qui est beaucoup moins banal, c’est le résultat de cette bande dessinée !

Déjà l’objet est beau, la couverture est superbe, le papier est de bonne qualité et les illustrations sont vraiment très belles, tout à la fois délicates et expressives. De plus, le parti pris de l’auteur de laisser Cerise nous raconter elle-même son histoire, la BD pure et dure alternant avec des pages « manuscrites » du journal de Cerise, permet au lecteur de se sentir proche des la petite fille très rapidement.

Les Carnets de Cerise sont une ode à l’imagination et à la bonne humeur. L’univers de Cerise peut sembler irréaliste, mais il est propice à l’évasion et à la rêverie, et qui n’aime pas rêver ?

Lisa


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La décision – Isabelle Pandazopoulos

Résumé éditeur :

Un matin, Louise, excellente élève de terminale S, a un malaise en plein cours de maths. Quelques instants plus tard, elle accouche seule d’un enfant dont elle ne savait rien, qu’elle n’a pas attendu, encore moins désiré.

A partir de ce jour commence pour Louise un cheminement difficile, jalonné de questions. Comment ce petit garçon de 3,3 kg peut-il être son fils ? Elle n’a pourtant jamais couché avec personne… Qui peut être le père ? Que s’est-il passé ? Quelle place faire à cet enfant ? Professionnels, famille, amis, tous vont aider Louise à passer de l’état de choc où elle se trouve plongée au retour à la vie.

Mon avis :

Voilà un roman qui touche vraiment juste, et pourtant le sujet n’est pas facile et le risque est grand de tomber dans le tire-larme et les sentiments faciles. Ce n’est pas le cas ici.

Déjà la narration y est pour beaucoup. Toujours à la première personne du singulier, chaque chapitre est écrit par un personnage différent (quelques personnages seulement, on droit à plusieurs chapitres), le point de vue sur l’histoire est donc multiple, bien que centré sur les sentiments de Louise. Si cette narration pourrait nous éloigner du personnage principal, il nous permet de gagner en compréhension sur qui elle est et comment elle est perçu. Et puis, le déni de grossesse même si il change sa vie à elle, influe aussi sur l’ensemble des gens qui l’entoure (ses parents, son frère, ses camarades de classe…)

Rares sont les romans à aborder le déni de grossesse, d’autant plus quand il s’agit d’adolescence. Ici le traumatisme est d’autant plus grand que la jeune Louise ne semble pas se souvenir d’avoir eu la moindre relation sexuelle. Il y a donc un mystère à résoudre, pour elle et pour son entourage, ou donc peut se cacher la vérité ? Et cette vérité est-elle bonne à entendre ? A connaître ?

Une des grandes réussites de ce roman est de nous laisser dans le doute jusqu’aux dernières pages, pourquoi Louise en est-elle arrivée là ? Quel choix va-t-elle finalement faire ? J’ai été très touchée par cette lecture, les réflexions de Louise et des autres personnages sont fortes, crédibles, par toujours plaisantes à lire, mais c’est ce qui fait la force de ce texte.

L’histoire se déroule sur une période courte, de l’accouchement de Louise jusqu’à quelque semaines après la naissance de Noé. Le cheminement de la jeune fille est long et chaque étape est difficile, surtout qu’on ne voit pas bien ce qui pourrait la libérer pleinement. Son entourage cherche à comprendre alors que Louise cherche à ressentir ou à oublier selon les moments. Ce décalage est ce qu’il y a de plus douloureux à gérer, Comment accepter ce qui vient de lui arriver alors que dans les yeux de tout le monde, Louise ne voit que des reproches, de l’incompréhension, de la tristesse ?

Je ne sais pas si tout le monde accrochera avec ce livre, mais pour moi, c’est un coup de cœur. Un livre subtil qui m’aura fait passer par pleins d’émotions au court de sa lecture, un livre qui m’a vraiment poussée à me mettre à la place des différents personnages. Une véritable réussite.

Lisa


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Madie – Mercier, Filippi et Raymondi

Résumé éditeur :

De nos jours, à Lunéville dans l’est de la France, Madie jouit d’une existence apparemment satisfaisante et épanouie, entre son métier de médecin généraliste, le couple qu’elle forme depuis sept ans avec son compagnon Édouard et les amis qui les côtoient depuis de nombreuses années.
Mais lorsqu’elle apprend que son ancien amour de jeunesse, Frédéric, que tout le monde pensait mort, est en fait bien vivant, Madie se laisse submerger par une crise existentielle comme elle n’en avait encore jamais connue… Rattrapée par le sentiment de l’ennui, rongée par l’indécision, hantée par l’idée de n’avoir fait que des mauvais choix, Madie « décroche » et laisse soudain tout en plan, direction Bruxelles où elle espère retrouver la trace de Frédéric…

Mon avis :

Madie avait tout pour me séduire : un dessin tout doux, un scénario qui réunit introspection, amitié au long court et secret de famille. Et pourtant me voilà sur ma faim ! J’ai terminé ma lecture il y a 15 minutes, autant dire qu’il s’agit d’une critique à chaud.

Pour les points positifs, le dessin est réussi, les couleurs sont délicates et apportent vraiment à la lecture. Les personnages m’ont bien plu, que ce soit Madie et ses questionnements, Edouard et sa délicatesse (toute relative par moments) ou Hocine et sa famille attachante, malheureusement j’aurais aimé avoir plus de temps pour faire leur connaissance à tous, plutôt que de voir leurs portraits brossés un peu hâtivement. Il est bien question des états d’âmes des personnages et la chronique du métier de médecin de campagne de Madie offre de beau moment.

La quatrième de couverture laisse penser qu’il va y avoir une enquête, une fuite, un élan, ce n’est pas du tout ce que j’en ai retenu. Effectivement Madie part pour Bruxelles à la recherche de Frédéric mais la fuite est molle sans rebondissement. Et puis le secret de famille ne sera finalement qu’un prétexte sur lequel le lecteur n’obtiendra pas de véritable réponse. Vraiment j’ai un petit goût d’inachevé après cette lecture. Au fil des pages l’intrigue se fait plus brouillonne, moins claire. Je ne sais pas si les auteurs avaient un volume à respecter, mais pour moi, ici, il y a trop ou pas assez. J’aurai bien rajouter des pages à cette version de Madie pour approfondir toutes les pistes offertes ! L’autre solution aurait été de resserrer l’intrigue, quitte à supprimer quelques personnages secondaires !

Pour autant je peux dire que j’ai passé un bon moment à tourner les pages de cette bande dessinée, je ne regrette pas ma lecture, mais suis toute de même un peu déçue.

Lisa


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Sweet Sixteen – Annelise Heurtier

Résumé éditeur :

RENTRÉE 1957.
Le plus prestigieux lycée de l’Arkansas ouvre pour la première fois ses portes à des étudiants noirs. Ils sont neuf à tenter l’aventure. Ils sont deux mille cinq cents, prêts à tout pour les en empêcher.

Mon avis :

Sweet Sixteen est un roman pour adolescents basé sur des faits réels, les personnages sont inventés par l’auteur mais les 9 lycéens dont il est question ont bien existé. Il s’agit d’un roman à 2 voix, les chapitres alternent les points de vue de deux jeunes filles : l’une, Molly, est une jeune lycéenne noire qui doit sous peu rentrer au lycée central, l’autre, Grace, est une lycéenne blanche, très bien intégrée et proche des milieux racistes. C’est cette caractéristique narrative qui fait une grande partie de l’intérêt du roman. Au fil des pages on voit les deux jeunes filles évoluer, leurs attitudes changent mais aussi leurs opinions.

C’est un récit réaliste, sans pathos, écrit avec délicatesse. Les personnages sont nuancés, il n’y a pas que des gentils et des méchants, mais bien des adolescents et des adultes qui luttent des deux côtés pour ce qu’ils pensent être juste. Annelise Heurtier réussi à rendre tous ses personnages humains, sans verser dans la caricature. Elle nous parle des adolescences sacrifiées par l’histoire.

L’Arkansas est un état du sud, un état ou l’esclavagisme, puis la ségrégation, sont bien ancrés. Aujourd’hui, cette intégration de 9 élèves noirs peut sembler peu de choses, mais pour l’époque, pour le lieu, c’était inconcevable ne serait-ce que quelques mois auparavant. Molly se retrouve donc au cœur d’un conflit qui la dépasse. Elle fait face à la méchanceté des blancs mais aussi aux rejets des noirs qui craignent pour leur sécurité. Du côté de Grace, le constat est le même, elle ne pense qu’à vivre son adolescence, ses premiers émois amoureux, ses amitiés… sans se soucier de ce qui se passe dans la société qui l’entoure. Mais lorsque Molly intègre sa classe elle se retrouve à devoir prendre position, un choix qui ne va pas être facile.

J’ai vraiment apprécié cette lecture, très fluide et touchante. Le mémo historique à la fin permet de prendre conscience que ce que l’on vient de lire était une réalité. Chapeau bas pour l’édition, très réussie, la couverture retranscrit bien l’ambiance du roman, et les petits portraits des deux personnages principaux au début de chaque chapitres égayent la lecture.

Sweet Sixteen est un roman que je vais conseiller bien souvent je crois.

Lisa