Calokilit

Nathalie lit, Lisa aussi, c'est Calokilit !


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Kanopé – Louise Joor

Résumé éditeur :
2137. La surpopulation a entraîné de graves modifications de l’écosystème. La quasitotalité des espèces animales et végétales a disparu, excepté dans une partie de l’Amazonie mise en quarantaine depuis un accident nucléaire. Dans ce dernier bastion du monde sauvage survivent dans l’ignorance générale d’anciens révolutionnaires surnommés les « éco-martyrs ». Parmi eux, Kanopé, une orpheline débrouillarde, que le destin met sur la route de Jean, un hacker poursuivi par les autorités.

Mon avis :

Je lorgnais depuis longtemps sur la couverture de cette bande dessinée (tout ce vert ! Et ce personnage étrange !) et j’ai profité de mon passage au festival Quai des Bulles à Saint Malo pour acheter cette bd et la faire dédicacer par son auteur. Je peux d’ailleurs dire que Louise Joor est une jeune femme adorable, ce fut un vrai plaisir que de repartir avec une belle illustration après avoir discuté avec elle quelques minutes.

 Je n’ai pas été déçue de mon achat. Les illustrations sont effectivement très belles, comme le promettait la couverture, et l’auteur a un véritable don pour dessiner la nature, la faune et la flore. L’atmosphère de la jungle est parfaitement rendue, sa moiteur, ses bruits, l’effervescence des animaux qui la peuple. Le lecteur est très rapidement plongé dans cet univers clos.

https://pourlinstantpli.files.wordpress.com/2014/10/kanope_planche05.jpg

Si la trame est assez classique, une rencontre entre deux êtres humains que tout semble opposer sur fond de trame écologique, les personnages sont assez ambivalents pour être intéressants et attachants. J’ai aimé découvrir la vie dans cette enclave, dernier bastion de nature (même si modifié par la radioactivité) sur une planète qui lui a tourné le dos. Ici le propos reste optimiste, finalement la Terre trouve moyen de se reconstruire malgré l’homme. Et surtout l’intrigue reste centrée sur la relation qui se noue entre Kanopé et Jean, laissant le propos écologique au deuxième plan (on évite ainsi la lourdeur d’un ouvrage manifeste).

Kanopé est un one-shot (récit en un volume) plaisant et envoûtant, d’ailleurs je me laisserai bien tenter par une deuxième bande dessinée dans le même univers. Reste à savoir quels seront les prochains ouvrages de Louise Joor, elle est maintenant dans ma liste des auteurs à suivre de près.

Filez visiter le blog de l’auteur, véritable caverne d’Ali Baba de croquis !

Lisa


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L’échange – Brenna Yovanoff

Résumé éditeur :
Mackie Doyle donnerait n’importe quoi pour avoir une vie normale, jouer de la basse et passer du temps avec Tate Stewart, cette fille solitaire aux yeux pailletés. Mais la petite ville de Gentry cache de sombres secrets. Il y a 16 ans, Mackie a été échangé contre un nouveau né : il est un « remplaçant ». Il vient en fait d’un monde terrifiant ù d’obscurs tunnels côtoient des eaux noires et pestilentielles…
Lorsque ceux qu’il aime sont menacés, Mackie n’a pas le choix : il doit affronter les créatures des entrailles de Gentry. Un combat à mort pour trouver enfin sa place, dans notre monde… ou dans le leur.

Mon avis :

Édité en France aux éditons Michel Lafon (éditeur plutôt orienté public adulte), ce roman est vraiment destiné à un public grands ados, jeunes adultes. C’est d’ailleurs pour cela que je l’ai lu, en espérant qu’il me plaise et pouvoir le présenter à des classes de lycée. Pour le coup mon sentiment est plutôt mitigé.

J’ai beaucoup apprécié l’ambiance générale du roman. Mackie est un garçon différent des autres qui se pose énormément de questions sur ses origines et sur la ville qui l’entoure. Dès le début du roman, le lecteur sent l’atmosphère pesante et trouble de la Gentry, Mackie ne devrait pas être le seul à s’inquiéter des événements tragiques qui se déroule dans la petite ville. Son inquiétude, des interrogations, ses états d’âmes sont très bien décrits, je me suis vite mise dans sa peau.

Par contre j’ai trouvé que l’intrigue mettait beaucoup de temps à se mettre en place. Trop de temps même. J’aurai aimé entrer plus vite dans le vif du sujet, pour découvrir plus rapidement le bestiaire qui entoure Malcolm. Ici les révélations tardent à arriver et l’auteur ne prend pas le temps d’approfondir le mythologie des créatures. Je suis donc restée un peu sur ma faim. J’ai eu du mal à rentrer dans le roman, par contre j’aurais aimé que la dernière partie soit plus longue ! C’est un peu paradoxal, non ? Moins d’errements, plus d’actions !

En bref, je dirai que pour apprécier ce roman, il ne faut pas en attendre trop de profondeur, seulement un récit d’adolescence, un peu de fantastique, et un bestiaire riche mais à peine effleuré.

Lisa

 


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Brüssli, T.1, 2 et 3 – Jean Louis Fonteneau et Etienne Jung

Résumé éditeur :
Ses parents ont beau lui jurer qu’il est un enfant comme les autres, Brüssli a des doutes.
Il sent bien qu’on lui cache des choses. Il faut dire que les gamins du charmant village de Stillendorf ne se privent pas de lui tomber sur le dos en le traitant de crapaud qui pue et de demi-dragon. Brüssli va partir à l’aventure pour trouver le secret de ses origines. Et les secrets qu’il va découvrir lui causeront de graves ennuis.
Une chose est sûre : notre ami n’a pas pris le chemin le plus paisible pour devenir le héros de se rêves : le Grand Brüssli, le Conquérant.

Mon avis :

Cela faisait longtemps que j’avais envie de lire cette série en trois tomes. J’ai sauté sur l’occasion quand il est entré dans le catalogue Iznéo.

L’intrigue se passe dans un pays imaginaire, dans une région connue pour son fromage savoureux, la schlingotte… Brüssli est un petit garçon pas comme les autres, il ne le sait pas mais il est né d’un œuf et a été recueilli par deux villageois sans enfants. Âgé maintenant d’une dizaine d’années, il commence à se poser de nombreuses questions, sur lui même et sur les secrets que cachent une partie des habitants. Brüssli, qui se considère lui même comme Le conquérant, ne résistera à partir à l’aventure !

Cette bande dessinée pour la jeunesse plaira sans doute aux enfants en fin de primaire et aux collégiens, pour les plus grand elle manquera peut être un peu de contenue.

Pour ma part, suivre le destin du petit Brüssli m’a réjouie. Le jeune garçon est entouré de personnages hauts en couleurs… Avec Dorette (impressionnante de bêtise) ou encore Margot la puce, grande gueule, il va former une équipe de bras cassés qui devrait vous séduire. J’ai beaucoup aimé cette lecture, tous les ingrédients sont présents pour passer un bon moment : aventure, humour, suspense, un dessin et des couleurs très réussis. Les décors et les costumes sont particulièrement soignés, au point de donner envie d’aller visiter cette contrée et d’en apprendre plus sur ce monde !

Alors, n’hésitez pas ! Foncez découvrir le destin de Brüssli, le demi dragon tour à tour conquérant, guerrier et le bien-aimé !

Lisa


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Le fantôme d’Anya – Vera Brosgol

Résumé éditeur :
Anya a l’impression d’être en permanence la petite nouvelle en ville : fille d’immigrés, elle n’a jamais réussi à trouver complètement sa place. Mais quand elle tombe dans un puits et découvre le fantôme qui s’y trouve, elle a l’impression de se faire son premier véritable ami. Les ennuis commencent quand le fantôme devient jaloux de tout ce qui remplit la vie d’Anya…

Mon avis :

Voilà un récit d’adolescence tout en douceur. Anya est un personnage très attachant, coincé entre ce qu’elle voudrait être, ce qu’elle aimerait que les autres pensent d’elle et la manière dont elle pense que les autres la perçoivent. Engoncée dans son mal être, elle se dévalorise beaucoup et fait preuve de beaucoup de cynisme.

Sa rencontre avec le fantôme lui permet d’entrer dans un autre monde, celui des gens auxquels il arrive dans chose hors du commun. Surtout qu’au premier abord son petit fantôme paraît bien inoffensif ! Mais l’auteur arrive, petit à petit, à faire grimper le malaise autour de lui. Qui est-il ? Comment est-il mort ? Et surtout qu’elles sont ses véritables intentions par rapport à Anya ?

J’ai eu un petit coup de coeur pour cette bande dessinée. Les thèmes de l’adolescence et de la différence sont traités avec délicatesse, le fantastique vient ici comme une sorte de révélateur qui apporte à la fois angoisse et excitation. Le dessin rond de Vera Brosgol est très beau, très doux et j’ai maintenant hâte de lire d’autres titres de l’auteur.

Lisa


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Brèves du mercredi #17

Cette semaine, deux textes m’ont marquée, deux textes avec une thématique en commun ( un adolescent dans la tourmente ) et un format court.

A copier 100 fois d’Antoine Dole est un roman de la collection mini-romans des éditions Sarbacane. Le principe de cette collection est de raconter l’histoire d’un adolescent en 58 pages maximum à la première personne. Il s’agit donc d’un texte très court et percutant.

Un collégien de treize écrit son mal être, le harcèlement qu’il subit à l’école et les difficultés qu’il rencontre avec les personnes qui l’entourent. Maltraité par ses camarades, il ne sait vers qui se tourner, surement pas vers son père qu’il a peur de décevoir. Est-il vraiment homosexuel comme tout le monde semble le penser ? Son père pourra-t-il continuer à l’aimer, même si ils sont différents ?

Deuxième roman court et percutant de la semaine ! Le contour de toutes les peurs de Guillaume Guéraud, aux éditions du Rouergue est vraiment haletant. Le pitch est très simple : un soir en rentrant des cours, le jeune Clément découvre un homme dans sa maison, un homme en train de tout détruire, de saccager le bureau de sa mère. Commence alors un long calvaire pour lui.

Guillaume Guéraud arrive à nous tenir en haleine du début à la fin. Tout au long de la lecture, je me suis inquiétée pour Quentin, j’étais impatiente de savoir comment il allait s’en sortir, s’il allait s’en sortir. La description de ses émotions semble très juste, poignante et nous pousse à nous demander comment à sa place nous aurions réagi dans ce type de situation.

Voila donc deux romans que je n’oublierai de sitôt.

Lisa


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Brèves du mercredi #2

Cette semaine dans les brèves du mercredi les albums jeunesse sont à l’honneur ! Nous avons reçu pas mal de nouveaux livres cette semaine et c’est avec plaisir que j’ai pu lire tous ces albums.

Le chat de Mathilde d’Emily Gravett

Rien d’extraordinaire dans cet album, mais comme souvent je reste subjuguée par les illustrations d’Emily Gravett, je n’ai qu’une envie me glisser dans les pages pour pouvoir caresser le chat de Mathilde, jouer à eux. Ici l’histoire est simple, le chat de Mathilde aime quelque chose (pas les boîtes en carton, pas les pelotes de laine), mais qu’est-ce que cela peut-il bien être ? A vous de le découvrir au fil des pages de cet album délicat et drôle.

Où est mon chapeau ? de Masanobu Sato

Le petit hérisson a perdu son chapeau, le chapeau que son grand père lui avait donné, autant dire un objet très très important ! Au fil des pages Masanobu Sato nous invite à détailler les images pour aider le hérisson à retrouver son bien. Ici le trésor est dans les images, très belles, en noir et blanc, elles rappellent la gravure ou bien des tampons.

Fourchon d’Isabelle Arsenault

Fourchon est bien embêté, il n’est pas vraiment une fourchette avec sa tête toute ronde, mais il n’est pas vraiment une cuillère non plus avec ses trois piques !  Il complexe… Il espère un jour trouver sa place parmi les couverts. Heureusement, sa maman, la cuillère et son papa, la fourchette sont là pour lui dire qu’il est parfait comme il est. Fourchon arrivera-t-il finalement à se sentir utile ?

J’ai bien aimé cet album à l’histoire certes classique mais bien traitée. La différence est une chose difficile à vivre et l’histoire de Fourchon parlera sûrement à beaucoup d’enfants (et de parents aussi!)

Ligne 135 de Germano Zullo et Albertine

Une petit fille nous parle de son trajet pour aller de la ville (chez elle) à la campagne (chez sa grand mère), mais surtout elle nous parle de son envie de voyager, d’aller partout, et de ce qu’en pense les adultes lorsqu’elle leur en parle.

Mon coup de cœur de la semaine va vers cet album. Au fur et à mesure que le train, dans lequel la petite fille voyage, se rapproche de la campagne, le lecteur voit le paysage, les architectures se modifier. Encore une fois ici il y a beaucoup de détails à observer dans les images superbes d’Albertine. Mais il y a aussi un texte poétique plein de jugeote sur la manière dont les enfants perçoivent le monde qui les entoure. Je partirai bien moi aussi faire un voyage en train, dites donc !

Lisa


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Plaguers – Jeanne A.Debats

Résumé éditeur :
La terre est épuisée écologiquement, les animaux se sont éteints et l’air est à peine respirable. Seul atout de l’humanité : les réacteurs Alyscamps qui puisent l’énergie dans les dimensions non exprimées de la réalité.
Dans ce monde les adolescent sont victimes d’une étrange maladie, la Plaie, qui les rend capables de créer ex nihilo, semble-t-il, toutes sortes de créatures, voire de commander aux éléments.
Le monde les rejette.
Quentin est un Plaguer, sous ses pieds jaillissent des sources, et celle qu’il aime, Illya, fait fleurir les orchidées partout où elle passe. Ils se rencontrent lors de leur incarcération dans la Réserve parisienne…

Mon avis :

Plague en anglais veut dire peste, et donc plaguers pestiférés.

Dans ce futur proche, l’Humanité a détruit la quasi totalité des ressources que la Terre lui donnait, se condamnant elle-même à survivre sur une terre hostile. La réaction de la nature à cette destruction semble être l’apparition des plaies, ces manifestations fantastiques qui touchent une partie de la population à partir de l’adolescence. Quentin et Illya sont de ceux là. Rejetés par tous, souvent même par leurs proches, ils vont devoir apprendre et réapprendre à vivre ensemble et à s’accepter.

Dans ce roman Jeanne A. Debats parle de différence et d’acception  sous toutes ses formes. Les plaguers ne rêvent souvent que d’une chose se faire accepter du monde « extérieur », mais même entre eux ils doivent apprendre à s’accepter. Quentin, par exemple, est plutôt chanceux, produire des sources n’est pas pour lui un très grand handicap. Que dire par contre de Leïla, entourée de serpents, ou d’un adolescent qui peut contrôler les hormones de ses camarades. Les jeunes exclus, accompagnés des Uns et des Multiples (vous découvrirez bien assez tôt qui ils sont), vont finalement avoir un rôle très important à jouer qui bouleversera leur manière de voir leur monde.

Dans l’univers de Plaguers les personnages sont fouillés, rarement tout blanc ou tout noir, l’auteur nous amène à les voir sous des jours différents au fil du roman. Chacun a des choses à apporter aux autres. C’est un très bon roman de science-fiction, mêlant habilement histoire d’amour, mystère et conte sur la différence.  J’ai été tenue en haleine jusqu’à la dernière page.

J’ai du mal à évaluer s’il s’agit plutôt d’un ouvrage pour la jeunesse ou les adultes, il me semble qu’il plaira autant aux ados à partir de 13 ans qu’aux adultes amateurs de fantastique et d’anticipation.

Un très bon moment de lecture.

Lisa


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Les Silences des pierres – Philippe Barbeau et Marion Janin

Résumé éditeur :
« La folie des hommes apporta le deuil et trancha la ville en deux ». Longuement, Philippe Barbeau a poli son texte. Puis, patiemment, Marion Janin se l’est approprié, lui imposant son souffle, sa respiration. Son trait précis, presque précieux, respecte l’universalité du conte, tout en lui imposant une touche très personnelle. « Les pierres ont parfois des silences qui séparent « .
 

Mon avis :

Cet album sort pour moi du cadre des albums jeunesse. Il s’agit d’un album pour les grands enfants, à partir de 10ans, il parle à tous, il parle de sujets universels.

Au commencement, un peuple vit heureux, dans le calme et l’harmonie. Puis la discorde vient, avec elle, il y a la haine, la peur de la différence. Un coiffeur, narrateur, observe l’évolution du monde qui l’entoure. Le tout nous est conté, raconté par Philippe Barbeau. Le ton est grave mais le texte poétique. Il parle de différence, d’identité, de l’homme et de ses travers, mais aussi d’amitié, d’amour et d’espoir. Un petit bijou à mettre entre toutes les mains !

Les illustrations sont magnifiques, très riches en détails. L’univers est minéral, illustratrice, Marion Jani, se plaît à créer des architectures complexes, des escaliers impressionnants. Et les crayonnés de pierres et minéraux extrêmement réalistes sont bluffant de réalisme.

Un vrai conte moderne.

Lisa