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Skandalon – Julie Maroh

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Résumé éditeur :

Tazane, 27 ans, est une véritable icône Rock. Passionné, arrogant, égoïste, parfois violent, le chanteur accumule les polémiques. Mais le public qui l’adule et les médias qu’il fascine n’attendent en réalité qu une seule chose : son prochain coup d’éclat… Ce goût du scandale, Tazane l’a cultivé, il en a fait un Art. À tel point que, petit à petit, il va aller de plus en plus loin, commettant parfois l’irréparable, et s engouffrer dans une redoutable spirale autodestructrice.

Mon avis :

De Julie Maroh, j’avais, il y a quelques années « Le bleu est une couleur chaude », histoire profonde, intimiste, par moment bouleversante. C’est sans appréhension et avec enthousiasme que j’ai ouvert Skandalon. Et tant pis pour le suspense, je peux déjà vous dire que j’avais bien raison !

Dans Skandalon, j’ai retrouvé le côté de sans concession que j’avais apprécié dans la BD précédente. Tazane est une star, une star torturée à la Jim Morrison ou Kurt Cobain, il correspond à tous les clichés que l’on peut imaginer au sujet d’une rock-star. Tazane est narcissique, auto-destructeur, lunatique, violent parfois… Et pourtant le lecteur s’attache à cette figure, à cette figure de style même. Des sommets jusqu’à la chute, j’ai eu envie de suivre Tazane, même si la fin semblait inéluctable.

Le rapport avec le public est décortiqué, son influence sur le chanteur, d’abord positive devient petit à petit destructrice. Le portrait du jeune est délicatement écrit, dessiné, il tient la bande dessinée entière à lui tout seul, son caractère bien trempé clipse tous les personnages secondaires. Personnages qui ne sont pour Tazane que des pions qui le gênent ou l’arrangent selon les circonstances. Ce personnage détestable est presque hypnotisant, c’est en cela qu’il devient une figure inévitable pour ses fans. Skandalon est une bande dessinée au graphisme fort, aux couleurs marquées, le fond ressemble à la forme. J’ai beaucoup apprécié cette lecture, moins celle de la postface qui parle du mythe du bouc émissaire, un mythe que je n’aurai pas identifié de moi-même à la lecture de la BD.

Skandalon est une BD bien différente du Bleu est une couleur chaude, ce qui est une bonne chose pour Julie Maroh a qui le succès aurait pu jouer des tours. Pas de déception pour moi, une nouvelle découverte de l’auteur qui a un univers bien à elle, que j’aurai encore plaisir à explorer.

Lisa

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