Calokilit

Nathalie lit, Lisa aussi, c'est Calokilit !


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Brèves du mercredi #6

Allez les vacances sont terminées, les brèves reprennent !

Aujourd’hui je vous parle de 2 romans pour ados, très courts, mais sur des sujets difficiles et bien traités.

Le garçon qui aimait les bébés
de Rachel Hausfater-Douïeb
 

Martin a toujours aimé les bébés, même si ces camarades de classe ont bien du mal à le comprendre. Il a même fait son stage de 3ème dans une crèche. Il comprend vite que ses camarades, ses professeurs même, ne comprennent pas bien son attrait pour les bébés, et n’hésitent pas à se moquer de lui. Peu à peu, il apprend à garder ça secret.

Au lycée, il rencontre Louise, dont il tombe amoureux, un amour partagé. Mais lorsque Louise tombe enceinte tout se brise. La jeune fille ne veut pas de ce bébé, Martin va donc devoir se battre pour avoir le droit, la chance de connaître cet enfant.

Le texte court et le récit poignant. Martin est vraiment très attachant, c’est lui qui nous raconte son histoire, avec ses mots. Il nous transmet sa détresse, son incompréhension et sa douleur de ne pas être compris. L’histoire peut paraître simple, prévisible, mais ce n’est pas le cas, tout est en subtilité. Lu d’une traite, j’ai eu du mal à ne pas me laisser submerger par mes émotions. Un très bon roman choc.

La fille mosaïque
de Régine Detambel

C’est le jour de l’enterrement de Jean. Jean était l’amoureux de Laetita, au lycée, pendant la procession en l’honneur du jeune-homme, Laetita se souvient, de Jean, de ce qui lui est arrivé. Comment un lycéen, apprécié de tous, en est arrivé là, à se faire tuer en pleine rue, pris entre deux bandes rivales.

Le récit n’est pas linéaires, les souvenirs de Laetitia ne viennent pas en ordre chronologique, mais cela ne dérange pas la lecture.  Au contraire le portrait qu’elle dresse de Jean et d’elle même, forcément, est touchant, tout en n’épargnant pas les cotés sombres de chacun.

Au départ, j’ai trouvé le ton froid, impersonnel et il m’a fallut un peur de temps pour rentrer dans l’histoire. Mais le suspense est bien mené, et le lecteur voudra savoir ce qui s’est réellement passé. Les personnages sont parfois caricaturaux, avec des gentils et des méchants bien distincts, mais les dernières pages arrivent à nuancer tout cela.

J’ai vraiment apprécié ces deux lectures, que je risque de conseiller bien souvent à la médiathèque !

Lisa


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Lorsque nous vivions ensemble – Kazuo Kamimura

Résumé éditeur :
Nous sommes à Tokyo, au début de la libération des moeurs des années 70, Kyôko (21 ans) et Jirô (23 ans) vivent en couple bien que non mariés. Elle est graphiste dans une agence de pub, lui, est illustrateur débutant. Chaque chapitre nous fait découvrir un fragment de leur quotidien avec leurs voisins, leurs amis, leurs collègues de travail, mais aussi leurs sentiments parfois contrastés.
En fil rouge : leur belle et tumultueuse histoire d’amour, romantique et érotique à la fois !

Mon avis :

Lorsque nous vivons ensemble est un récit lent, empreint de mélancolie, qui encore plus que le récit d’un amour est le témoignage d’une époque. L’histoire est décomposée en trois tomes, qui font chacun quelques 700 pages, il nous faut pourtant pas s’y fier, cette aventure se dévore ! De nombreuses pages ne contiennent pas de texte, accélérant ainsi la lecture.

Les années 70 au Japon soufflent un vent de liberté sur la vie des japonais, apportant un début de libération des mœurs. Mais les changements sont difficiles, d’autant que les mentalités évoluent lentement, plus lentement en tout cas que dans les magazines, ou à la télévision. Kyoko et Jiro ont beau s’aimer et ne pas souhaiter se marier pour le moment, la pression sociale est forte, les obligeant à cacher leur relation. Dans cette situation difficile, comment s’aimer, apprendre à se connaître et s’autoriser à commettre des erreurs ? Les deux jeunes gens vivent dans un petit studio, les fins de mois sont difficiles, le couple ne subsistent que grâce à l’emploi de Kyoko, graphiste dans une grande entreprise. Jiro, quant à lui, travaille en free-lance de manière épisodique en tant qu’illustrateur. Leur frivolité est rapidement émoussée par le quotidien, menant leur couple à la dérive.

Les thèmes sont variés, la vie de couple bien sûr, mais aussi la carrière, la maladie, l’engagement, la filiation, sont au centre de cette histoire. Et c’est ce qui fait qu’on ne se lasse pas au fil de la lecture, alternant des chapitres au sujet profond et des chapitres plus légers traitant d’une anecdote seulement. l’érotisme est aussi présent et semble considéré comme une pièce maîtresse de la vie de couple.

Je ne suis pas forcément une grande amatrice de manga, mais ici, le dessin de Kazuo Kamimira dépasse les codes du genre, et apporte de véritables touches de poésie, avec des cases très belles qui poussent le lecteur à la contemplation. Le trait est parfois austère, mais l’auteur parvient à retranscrire avec beaucoup de talent les différentes expressions des personnages. Au cours de la lecture, j’ai bien ressentie le fait qu’au départ Lorsque nous vivions ensemble était édité en feuilleton, dans un magazine. Les coupures se font sentir, mais c’est aussi ce qui fait le charme du récit.

Une fois lancée dans la lecture, je ne me suis plus arrêtée, lisant les trois tomes quasiment sans interruption, pour arriver au bout de l’histoire, au bout de l’amour, peut-être…

Lisa