Viima a 13 ans. Il a des dreadlocks, fait du skate, graffe un peu, sèche les cours, parfois. Il lui arrive de prendre le train, sans destination précise, juste comme ça.
Ses parents sont séparés. Sa maman crée des robes de mariée, qu’elle vend tant bien que mal. Son papa est cuisinier. Sa belle-mère est conseillère principale d’éducation à l’école de la dernière chance.
Dans cette école, des règles drastiques sont mises en place pour essayer de « sauver » les élèves difficiles. La délation y est de vigueur, la surveillance rapprochée aussi. Les adultes enferment les élèves dans un moule, en utilisant des méthodes plus que douteuses.
C’est dans cette école que la belle-mère de Viima va convaincre ses parents biologiques de l’inscrire. Son skate y est confisqué tout de suite, on lui impose une petite amie qui surveillera ses faits et gestes. On l’empêche, ainsi que tous les autres élèves, de s’exprimer, en gros, d’être lui-même.
Ce qui est étrange, c’est qu’au coeur de cette école aucun élève ne semble être lui même. Que se passe-t-il réellement dans cet établissement ? Pourquoi tous ces jeunes ados semblent des êtres sans vie, sans compassion, sans personnalité propre ? Et ces masques, rangés dans la réserve, ces masques qui semblent vivants, à quoi servent-ils ? …
C’est ce que Viima va essayer de découvrir avec ses amis les brigands, les enfants des rues, ceux qui sont libres, ceux qui ont fuit.
Ce roman évoque de nombreux sujets délicats : la liberté d’être soi-même, d’expression, de penser. Finalement, la liberté au sens large. Mais aussi et surtout les relations adultes/enfants. La notion de révolte pour défendre ses idées est également fortement présente : au travers de la réaction d’une poignée d’enfants face au diktat des adultes. Le fait que l’auteur ne nous situe jamais le lieu géographique, ne nous donne jamais d’indice, rend toutes ces problématiques encore plus universelles.
J’ai dévoré ce roman. L’écriture est claire, et simple. Le narrateur, Viima, est très attachant. l’auteur a décidé qu’il s’adresserait directement à nous, créant un lien particulier. Puis toutes les questions que ces ados se posent, je pense que nous nous sommes tous posées les mêmes à un moment. Ce roman est profondément humain, sous la noirceur ambiante et la violence des adultes.
Une dernière chance a eut la pépite du roman ado européen 2011 (ce qui ne m’étonne pas hein).
A lire A-B-S-O-L-U-M-E-N-T !
Nath à Livres
Editeur : Actes sud junior Collection: Romans ado Février 2011