Mon avis :
Cette BD oscille entre deux époques. D’un côté les années 70, où Paul, tatoueur de grand talent, est aussi dessinateur de portrait robot pour la police de New York et de l’autre, la fin des années 50 où Pavel (puisque tel était son nom à l’époque), encore enfant, était déporté avec ses parents dans un goulag sibérien. C’est cette opposition entre les deux Paul/Pavel qui fait, pour moi, la force du récit. L’enfant et l’adulte se répondent, le lecteur suit leur évolution à tous les deux, l’un expliquant le caractère de l’autre.
Le récit est sombre, que ce soit au goulag ou à New York, le personnage principal semble englué dans son passé, dans les horreurs qu’il a vu. Ici peu d’espoir et pourtant, tant de lumière dans le dessin ! Avec François Boucq chaque planche devient un véritable plaisir pour les yeux, avec un dessin tout en nuances et dans couleurs magnifiques. L’intrigue est assez simple, mais passionnante, entre action, sentiments et rebondissements, difficile de ne pas y trouver son compte.
La fin pourra en laisser certains perplexes, pour ma part, j’ai apprécié ce dernier rebondissement, avec une morale, un peu comme dans un conte.
Une BD grand public de très grande qualité.
Lisa