Baye Phal, jeune enfant né à Saint Louis du Sénégal, vit d’expédients. Il plonge dans les eaux du fleuve à la recherche des pièces que lui jettent les touristes de passage. Jusqu’au jour où une riche danseuse hollandaise de passage à St Louis, l’adopte pour en faire son boy sur scène et l’embarque avec elle en France. Quand elle repart à Rotterdam quelques mois plus tard, il reste seul à Marseille, car il est sans papiers. Dans la rue, l’enfant survit comme il peut et enchaîne les petits boulots. Il est repéré par un entraîneur de boxe, qui va le transformer en champion. Il devient Battling Siki. Sa carrière s’interrompt le temps de la première guerre mondiale (il est engagé volontaire) et en 1922, après de nombreux matchs minables, il devient champion du monde en battant Georges Carpentier. Après la gloire, ce sera la lente descente aux enfers. Accusé de tricherie, il finira assassiné en 1925…
Mon avis :
Vous allez vous dire qu’à chaque fois que je lis une bande dessinée, je la trouve géniale… Encore une fois, oui, un petit bijou !
Le Championzé retrace donc l’histoire de Battle Siki, un boxeur noir au début du XXème siècle.
On y découvre avec horreur les difficultés qu’il rencontrera à cause de sa couleur de peau, que ce soit dans sa vie quotidienne ou professionnelle. Pourtant, il servira sous les drapeaux, de son propre chef, pour défendre la France, qu’il considère comme son pays et trouve donc légitime de prendre les armes à ses côtés. Aucune reconnaissance…
Lorsqu’il perce dans le monde de la boxe, on l’appelle le Championzé (qui comme vous l’aurez compris le compare au singe du quasi même nom). Et ne supportant pas qu’il batte nos chers boxeurs blancs, on tentera de ruiner sa carrière, faisant courir d’impossibles rumeurs, et le calomniant sans cesse. Il connut d’ailleurs une fin tragique.
Alors oui, ici encore on retrouve chez Futuropolis une sublime bande dessinée, au sujet fort et lourd. Les illustrations en bichromie sont à couper le souffle, c’est d’ailleurs ce qui m’a marqué en premier.
Et pourtant ce n’était pas gagné : moi, la boxe…
Voici un petit plus à regarder
Nath à livre