Mon avis :
J’ai lu cette bande dessinée un peu par hasard… La couverture me plaisait bien, je me suis laissée tenter !
La première chose qui m’a plu ici c’est le traitement doux et délicat de sujet parfois difficile à aborder. Yumiko aime sa famille, aime son pays, sa culture mais elle l’a quitté pour faire des études à Londres et pouvoir accéder à des rêves qu’elle n’aurait pu atteindre au Japon. Et c’est de cela qu’il est question au fil des pages. Le décès de son père pousse la jeune femme à revenir sur ses pas, à réfléchir au raison de son départ et à la complexité de ce qui la relie à son pays.
Le thème du deuil est évoqué avec pudeur et simplicité. Les réactions des différents membres de la famille sonnent juste. le personnage de Yumiko est attachant, ses questionnements relativement universels, ne s’appliquent pas seulement aux émigrants. Fumio Obata ne donne pas de réponses toutes faites aux errements de son personnage et laisse a chacun le soin de pousser la réflexion plus loin. Le parallèle fait par l’auteur entre les doutes de Yumiko et l’art japonais du Nô m’a donnée envie d’en savoir plus sur ce théâtre oriental.
Tout le propos de la bande dessinée est mis en valeur par un dessin délicat aux couleurs douces. Le trait est précis et pleins de détails.
Voilà une bande dessinée sans prétention, dont délicatesse et pudeur sont les maître-mots. Une belle réussite pour un deuxième album.
Lisa